Frantz

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La Piccola Scala – 13, boulevard de Strasbourg, 75010 Paris.
Du 2 avril au 25 juin 2025, les mercredis à 19h15.
Pour en savoir plus et réserver, cliquez ici.

Ils sont cinq et se sont rencontrés à l’Ecole internationale de théâtre Jacques Lecoq, l’une des plus prestigieuses écoles du monde. Cinq jeunes comédiens formés à l’art du mouvement, du chant, du mime, du bruitage. D’une inventivité folle, ils nous racontent ici avec humour et poésie les aventures de Frantz, un jeune employé que la perte d’un être cher va complètement chambouler. Créant des atmosphères sonores saisissantes, ces artistes nous transportent dans une histoire sensorielle pleine de délicatesse et de malice.

Notre avis : À l’issue de la représentation, Marc Granier, auteur, metteur en scène et acteur, indique que la compagnie s’appelle BPM pour "battements par minute", ce qui s’applique autant à la musique qu’au cœur. Attendez-vous d’ailleurs à ce que le vôtre se serre durant ce très beau spectacle, qui conte la vie d’un jeune homme à la vie insipide. C’est ce dont il s’apercevra au long de ce voyage intérieur qu’il va entreprendre. Si, résumé ainsi, le thème peut vous sembler largement rebattu — et il l’est –, la manière dont ce spectacle est construit fait toute la différence.

Marc Granier, par l'entremise d'une narration parcellaire de l’intrigue, plante décor et contexte. Car aucun dialogue ici : le mime prédomine, agrémenté de bruitages totalement bricolés, créant un espace sonore et visuel déroutant, poétique et splendide. Qui regarde-t-on : Frantz ou ses acolytes qui rythment ses mouvements avec tout leur attirail ? Le spectateur, contraint pour son plus grand plaisir à participer grâce à ce décalage permanent, peut dans un premier temps penser avoir affaire à une gentille histoire – déjà remarquablement interprétée – mais un appel nocturne à Frantz va tout changer. L’atmosphère qui évoque un peu la fantaisie mélancolique de Jacques Tati se teinte d’une certaine noirceur, pimentée de notes d’humour judicieusement réparties. Et l’on prend fait et cause pour ce grand enfant qui peine à se départir d’un traumatisme. L’imagination du public, sans cesse stimulée, participe de la réussite de cette brillante proposition théâtrale qui ne peut convaincre qu’avec une parfaite complicité des protagonistes – et de la technique, tant la scénographie et les lumières sont soignées. Mine de rien, ce qui se déroule sous nos yeux se transforme en conte métaphysique, délesté de toute lourdeur complaisante. De cœur il en sera de nouveau question ici car, oui, Frantz est un véritable coup de cœur.

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