Fabrice Aboulker, comment est né ce projet ?
Nous avons commencé ce projet avec Marc Lavoine il y a plus de sept ans, c’était au départ une idée de Jean-Paul Goude. Il était fan du film de 1948, lui-même adapté d’un conte d’Andersen. On a écrit des chansons mais on n’a pas réussi à faire aboutir le projet avec Jean-Paul. Marc Lavoine a eu envie de le reprendre et d’incarner un des trois rôles. On a donc fait l’an dernier cet album avec Marc, Cœur de Pirate et Arthur H. Le CD est devenu disque d’or et aujourd’hui, Victor Bosch (un des producteurs de Notre Dame de Paris), qui nous suit depuis le début de l’aventure, nous propose d’amener le projet sur scène avec un casting plus jeune qui corresponde plus à la réalité de la pièce telle qu’elle est écrite.
De quoi parle l’histoire ?
C’est l’histoire d’une jeune femme qui doit choisir entre réussir sa vie ou réussir dans la vie. Il y a ces chaussons magiques au cœur de la pièce et la seule qui peut les porter doit avoir le cœur pur ou donner sa vie à la danse ; si elle tombe amoureuse, les chaussons se vengeront d’elle. Un chorégraphe décide de monter cet opéra sulfureux tandis qu’un jeune journaliste va suivre l’aventure. Et ça va être la guerre entre ces deux hommes qui tombent amoureux de la même femme. On part d’un livret qui existe et d’un disque qui a bien marché et qui a beaucoup tourné en radio. On est entouré par des professionnels comme Victor Bosch qui a su faire de beaux spectacles comme Le Petit Prince ou Kirikou. La force de notre histoire, c’est qu’on a un vrai concept. Il n’y a pas eu de comédies musicales qui se passent dans le milieu de la danse classique. Ça risque d’être beau et nouveau. On espère que ce spectacle va aussi toucher un jeune public qui va pouvoir rêver avec notre jeune héroïne. Il y a une problématique qui est complètement dans l’air du temps quand on voit tous ces jeux télés qui ne se focalisent que sur la réussite.
Comment définiriez-vous le style des Souliers rouges ?
Musicalement, la version du CD la volonté de Marc était de faire quelque chose d’assez dépouillé. On n’a pas utilisé de basse ni de batterie. Il y a des choses pop ; traitées avec piano, guitare et orchestre et des choses plus baroques, qui représentent le côté diabolique. Dans la version qu’on va faire, on va garder cette base mais rajouter plus de percussions pour que ce soit plus scénique, pour qu’il y ait plus de mouvement, plus de rythme.
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Avec Victor Bosch, on travaille actuellement à choisir la salle, et ce sera un vrai théâtre. On veut rester dans une certaine intimité et ne pas dépasser une jauge de 1.200 personnes. On espère avoir un chorégraphe de renom qui sera également le metteur en scène. On va prendre quelqu’un qui aura une vraie légitimité dans ce qu’on veut faire.
Quel est votre calendrier ?
On a prévu de sortir des premiers titres en radio au printemps 2019 avec un album qui sortira en septembre de cette année là. Sur scène, on aura déjà des chansons que les gens connaissent notamment grâce au premier album. De plus, sur le nouvel album de Marc Lavoine, qui sort dans deux mois, il y a une chanson importante et inédite tirée des Souliers Rouges et qui sera certainement un single. Le spectacle sera créé sur scène en janvier 2020.
Quels profils recherchez-vous pour le casting ?
Il y n’y a que trois personnages à trouver, pour le reste de la troupe, ce seront des danseurs choisis par le chorégraphe. Pour Isabelle, l’héroïne, il nous faut une jeune femme entre 16 et 30 ans. Il faudrait qu’elle ait une voix assez chaude, pas trop puissante mais quand même avec une certaine tessiture. Il faut qu’elle ait des notions de danse et un physique de ballerine.
Pour le rôle du chorégraphe, un homme entre 35 et 50 ans, il nous faut quelqu’un avec une voix assez grave, quelqu’un qui peut être inquiétant. C’est lui qui va avoir ce pacte à proposer à la jeune héroïne.
Pour le rôle du journaliste, il faudrait quelqu’un entre 20 et 35 ans. Ça pourrait être une voix plus haute comme un Raphaël ou un Calogero ; quelqu’un avec du charme, un bel homme !
On essaie de trouver des voix un peu particulières, c’est ce qu’il y a de plus difficile !