De : Marc Deren.
Mise en scène : Julien Rouquette.
Avec : Juliette Behar, Matthieu Brugot, Stanislas Clément, David Eguren, Véronique Hatat, Claudia Palleschi & Nicolas Soulie.
L’histoire de la Tour Eiffel comme vous ne l’avez jamais entendue.
Paris 1884 : le gouvernement annonce la prochaine Exposition Universelle qui aura lieu cinq ans plus tard. Découvrez à travers une galerie de personnages historiques et fictifs comment la Dame de Fer a vu le jour. « La Tour de 300 Mètres » est une pièce musicale qui vous plonge au cœur de la Belle Epoque pour raconter à petits et grands une histoire incroyable : la construction de la Tour Eiffel.
Consultez le site du spectacle.
Notre avis : Les comédies musicales totalement originales sont rares. La lecture de celle-ci, voilà quelques mois, laissait présager un spectacle de bonne tenue, sur un sujet qui possède un réel potentiel pour le grand public et se fait l’écho d’un anniversaire : les 130 ans de ladite tour. Le pari se révèle réussi pour ce musical de poche qui traite de la conception puis de l’érection de la « tour de 300 mètres » plus connue sous le nom de tour Eiffel. Si le livret a été sérieusement raccourci, donnant parfois le sentiment de passer rapidement sur certains points dramaturgiques (la relation entre la fille de Gustave Eiffel et Adolphe Salles, par exemple), l’angle reste le même : entrer dans l’intimité d’un homme broyé par le chagrin puisque sa femme est morte, secoué par sa fille qui ne supporte pas de le voir à ce point anéanti et qui s’effraie, avant de le seconder efficacement, dans son souhait d’ériger cette tour, la plus haute du monde, pour l’exposition universelle de 1889. Comme souvent pour ce genre de production un piano accompagne les interprètes, c’est un peu dommage car la partition mériterait d’être servie par divers instrumentistes. Marc Deren prend appui sur la réalité pour conter son histoire, faisant notamment référence aux innombrables détracteurs que la perspective d’avoir une tour monumentale importunait. Non seulement deux ans de travaux, mais en outre 20 années à supporter ce tas de ferrailles (puisque, à l’origine, la tour n’était pas destinée à rester érigée plus longtemps) susceptible, selon les plus sceptiques, de dérégler le climat. Il distord ensuite les choses en mettant en avant divers personnages fictifs, tel ce journaliste américain, sorte de maître de cérémonie en quête de scoop. L’auteur connaît ses classiques puisque ce type de personnage se retrouve souvent dans les musicals « classiques ». Tout comme le duo comique, ici incarné par deux riverains : une comtesse (qui se révèlera moins idiote qu’elle en a l’air en venant en aide à une italienne démunie) et son voisin. L’aversion de Maupassant, ici incarné, pour la tour contraste avec la lutte salariale des ouvriers, il est aussi question d’immigration, du paternalisme d’Eiffel pour les travailleurs. Le scandale de Panama n’est pas éludé, l’arrestation du constructeur puis sa libération. Toute l’équipe se démène durant 90 minutes pour faire revivre cette histoire. Les sur titres anglais s’avèrent judicieux, le potentiel du spectacle dépassant le public français. La tour Eiffel reste l’emblème de Paris et ses visites pourront agréablement s’accompagner de cette découverte musicale.