Un texte original de Pierre-Alain Four, inspiré par Le Tour du monde en deux mille Butterfly de Michel Wasserman.
Musiques de Puccini, Mascagni, R. Strauss, Messager, Bishop…
Écriture et mise en espace : Pierre-Alain Four.
Soprano : Cécile de Boever.
Piano : Fabrice Boulanger.
Création vidéo : Joran Juvin.
Création maquillage : Jade Rodriguez.
Lumières : Xavier Davoust
Femme papillon, soprano de l’autre bout du monde et artiste libre, Tamaki Miura fut la première artistique asiatique à interpréter Cio-Cio-San, la courtisane nippone imaginée par Puccini pour son opéra Madame Butterfly. De Londres à Moscou, des États-Unis à l’Italie, elle aura, entre 1915 et 1935, interprété 2 000 fois ce rôle mythique…
Sillonnant un monde détraqué entre deux guerres mondiales, côtoyant les grandes figures de son temps, dont Puccini lui-même, Tamaki Miura s’est aussi heurtée au conformisme du Japon d’alors, et sa liberté sentimentale, artistique, fit d’elle une personnalité scandaleuse.
Fascinée par le parcours de cette chanteuse à la destinée exceptionnelle et pourtant enfermée dans un unique rôle, une artiste lyrique d’aujourd’hui, interprétée par Cécile de Boever, raconte comment elle s’est prise de passion pour cette cantatrice et devient, ce soir, comme tous les soirs, Tamaki Miura…
S’appuyant sur une création vidéo originale et donnant une large place à la musique, 2000 fois Butterfly propose une traversée lyrique entre orient et occident, entre hier et aujourd’hui.
Notre avis :
Tamaki Miura a été la première artistique asiatique à incarner Cio-Cio-San, le rôle-titre de l’opéra Madame Butterfly. Cette chanteuse lyrique de la première moitié du XXe siècle l’aurait joué 2 000 fois. La soprano Cécile De Boever et Pierre-Alain Four (écriture et mise en scène) ont décidé de retracer le parcours de cette artiste méconnue en France. 2000 fois Madame Butterfly brosse le portrait d’une femme ambitieuse et passionnée, prête à lutter pour accéder à une carrière de grande cantatrice. Elle n’hésitera pas à s’affranchir des conventions sociales, quitte à choquer, pour être une femme et une artiste libre.
La mise en scène s’appuie sur plusieurs projections vidéo permettant de naviguer dans le temps et dans l’espace en fonction des souvenirs réels, imaginaires ou déformés de Tamaki Miura. Ces souvenirs sont également parfois contés en voix off.
Les partitions ont été arrangées pour piano et bien valorisées par Fabrice Boulanger. Cécile de Boever incarne une Tamaki Miura touchante et attachante. La soprano joue de façon juste et posée. Ses séquences chantées — du Puccini évidemment, mais aussi des airs du répertoire classique (Mascagni, Messager, Richard Strauss) et des mélodies folkloriques —, sont séduisantes. L’artiste adapte son chant à la configuration de la scène, dans un espace plus réduit qu’à l’opéra et à proximité du spectateur. Cette approche caractérise plusieurs spectacles mis en scène par Pierre-Alain Four et permet de nouveau de toucher à la fois les amoureux de l’opéra et un public plus large.