Alexis Loizon, un Français chez la Belle

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Alex­is Loizon © DR

Alex­is Loizon, com­ment un comé­di­en français se retrou­ve dans La Belle et la Bête ? Avez-vous auditionné ?
C’est un peu par­ti­c­uli­er parce que je n’ai pas eu à audi­tion­ner. Bill Con­don, le réal­isa­teur est venu voir le spec­ta­cle, La Belle et la Bête, à Mogador. Il a tenu à me voir à la fin du spec­ta­cle, il m’a félic­ité pour mon tra­vail et m’a pro­posé un rôle dans le film, donc je n’ai pas eu tout le proces­sus d’au­di­tions… Lorsque j’é­tais chanteur sur la tournée de Hol­i­day on Ice, l’a­gence de cast­ing m’a appelé pour me dire que Bill voulait que je sois dans le film et que les répéti­tions com­men­caient la semaine suiv­ante. Stage Enter­tain­ment [qui pro­duit Hol­i­day On Ice] a été for­mi­da­ble et a amé­nagé mon cal­en­dri­er pour que je puisse assis­ter à toute la péri­ode de répéti­tions. J’é­tais très excité mais aus­si très pris pas mes prob­lèmes d’emploi du temps. Puis, petit à petit, quand j’ai réal­isé que j’al­lais vrai­ment par­ticiper au film, j’ai été très intimidé. A ce stade là, je con­nais­sais déjà tout le cast­ing et j’é­tais impres­sion­né à l’idée de tra­vailler avec ces gens là. De plus, on ne savait pas à quelle allait être la place de l’ensem­ble mais tout s’est fait naturelle­ment et j’é­tais vrai­ment ravi.

Pou­vez-vous nous par­ler du proces­sus de répétitions ?
Ça a été extrême­ment pré­cis… et long. Il y avait deux mois de répéti­tions, ce qui est énorme pour un film. Pour le spec­ta­cle, par exem­ple, on savait qui fai­sait quoi, on recréait quelque chose qui avait déjà été fait dans d’autres pays. Là, c’é­tait dif­férent, il y avait un tra­vail de créa­tion et chaque per­son­ne devait faire quelque chose de très pré­cis à l’écran. Le réal­isa­teur venait régulière­ment regarder ce que le choré­graphe avait mis en place avec nous et il pou­vait dire : « ça j’aime bien, on garde, ça je n’aime pas, etc ». Il y a aus­si le fait qu’Alan Menken réécrivait la par­ti­tion. Il coupait des choses, en rajoutait d’autres, et jusqu’à la fin, on ne savait pas com­bi­en de temps allait dur­er les numéros.

Ce n’é­tait pas votre pre­mier tournage ?
Non, mais c’é­tait mon pre­mier tour­nage de comédie musi­cale, mon pre­mier gros film, mon pre­mier en langue étrangère. Tout était nou­veau pour moi !

Vous sou­venez-vous de vos impres­sions lors du pre­mier jour de tournage ?
Une fois les répéti­tions finies, les essais cos­tumes effec­tués, il y a eu une pause de deux semaines. Puis, je suis revenu à Lon­dres pour le tour­nage et là, les choses sérieuses ont com­mencé. On a com­mencé par la bataille dans le château, avec l’ar­rivée des vil­la­geois. Et c’é­tait fan­tas­tique… On entrait dans cet immense hangar, les Stu­dios Shep­per­ton, avec plein de couloirs, puis on tra­ver­sait un pas­sage et on arrivait dans le château : on avait vrai­ment l’impression d’être dans un vieux château ! J’adore regarder les mak­ing of des très grandes pro­duc­tions comme Le Seigneur des anneaux ou les films Mar­vel pour voir l’en­vers du décor. Et là je le vivais pour de vrai, c’é­tait assez émouvant.

Com­ment tra­vaille Bill Con­don ? Quel type de réal­isa­teur est-il ?
Bill Con­don est extrême­ment patient. Je ne l’ai jamais vu s’én­erv­er. Il laisse place à l’instinct de l’ac­teur, il n’est pas dic­ta­to­r­i­al. On peut pro­pos­er des choses et s’il est un peu scep­tique, on tourne plusieurs ver­sions. En tout cas, il a gardé pas mal de choses qu’on avait pro­posées durant les répéti­tions de la scène de la tav­erne. Je l’ai trou­vé très ouvert et à l’é­coute. Il instau­re une rela­tion de confiance.

Est-ce que c’é­tait trou­blant de jouer dans la ver­sion film d’un spec­ta­cle que vous avez joué ?
C’é­tait trou­blant et nos­tal­gique à la fois car ça ne fai­sait pas si longtemps qu’on avait arrêté le spec­ta­cle à Mogador. Quand j’ai com­mencé, c’é­taient les répéti­tions musi­cales pour le numéro « Gas­ton ». Ca a ravivé beau­coup de sou­venirs en moi. Ca m’a per­mis aus­si de ne pas être à la traîne car je con­nais­sais déjà toutes les voix. Quand Luke Evans est arrivé, il savait que j’avais fait Gas­ton et tout de suite, il est venu vers moi et on a par­lé du rôle. Je n’ai pas du tout cher­ché à com­par­er nos inter­pré­ta­tions car ce sont deux sup­ports dif­férents, deux écri­t­ures dif­férentes. Mais ça m’a fait quelque chose de le voir en cos­tume. A ce moment là, j’ai oublié que j’avais joué dans le spec­ta­cle ; j’é­tais le petit garçon qui con­naît le dessin ani­mé par cœur et voit Gas­ton en vrai ! J’é­tais très ému.

Aujourd’hui, quel sou­venir gardez-vous du tournage ?
Sur le moment, c’é­tait dur d’avoir du recul. On était dans une telle frénésie de tra­vail, les journées étaient très longues, on essayait surtout de tenir le coup, d’être rigoureux… Je me rendais compte que j’é­tais avec la crème de la crème du West End : tous les vil­la­geois sont des pre­miers rôles de Wicked, Les Mis­érables, Chica­go… Ce sont des gens que j’ad­mire et tout ce que j’espérais était d’être à la hau­teur et je me pous­sais au max­i­mum chaque jour. Avec le recul, je me dis que si c’é­tait à refaire, je ne chang­erais rien car tout s’est passé de façon for­mi­da­ble. Le sou­venir que j’en garde est que tout le monde était très heureux, avec une belle synergie.
Mon rêve quand j’é­tais gamin, c’é­tait de tourn­er dans des films qui me fai­saient rêver. J’ai accom­pli ça avec La Belle et la Bête. Quand j’ai vu le film à Los Ange­les ou à Paris, j’é­tais comme un gamin. J’avais com­plète­ment oublié que j’avais joué dedans. Il y a des chan­sons, les acteurs sont mag­nifiques, les effets spé­ci­aux, les décors sont superbes… c’est un film qui fait rêver !

La Belle et la Bête de Bill Con­don. Sor­tie le 22 mars 2017.
Lire notre cri­tique du film.