D’après Jacques Offenbach
Adaptation libre: David Koenig
Mise en scène: Philippe d’Avilla
Chorégraphie: Emma Scherer
Avec David Koenig, Cathy Arondel ou Ariane Carmin, Julie Lemas ou Clara Soares, Grégory Juppin ou Julien Rouquette, Simon Legendre ou Tristan Garnier.
Un baron coquin, un faux guide, une vraie gantière, un brésilien venu d’Autriche, une bonne à tout faire bonne à rien, une baronne belgo-suédoise et un major fan de raclette… Vous retrouverez tous les personnages de cette grande bouffonnerie… ou presque ! Une grande troupe de 4 comédiens-chanteurs et un orchestre symphonique composé d’un pianiste, relèvent le défi de jouer à 5 le chef d’œuvre haut en couleurs de Jacques Offenbach, dans un théâtre juste derrière l’Opéra !
Notre avis: « Une sorte de best of jouée par une joyeuse bande de doux-dingues inconscients qui se prennent les pieds dans le tapis ». Voilà comment David Koenig qualifie lui-même son dernier spectacle… avec raison ! Éternel promoteur de l’opérette et de l’un de ses plus célèbres compositeurs, il a décidé de n’en faire qu’à sa tête avec sa Vie Parisienne ou presque, bien loin des mises en scènes « classiques » qu’il a pu produire dans le passé. Oubliés La Belle-Hélène, La Périchole, ou La Grande Duchesse et ses soldats, c’est d’un hommage « irrévérencieux » dont il s’agit cette fois. Et irrévérencieux, il l’est. Car tout au long du spectacle, c’est un mélange délirant de l’histoire originale, d’anachronismes à outrance et d’intrusion dans la vie réelle des comédiens. Un cocktail cocasse et complexe, parfois difficile à suivre, mais survolté et inédit. Le livret original d’Offenbach n’ayant déjà pas grand sens, on comprend la volonté de David Koenig de pousser l’absurde à son apogée : si la trame et les personnages sont fidèles au récit, la bonne « un peu coquine » se prénomme ici Gérard, le jingle SNCF ouvre les actes, carte bleue et partie de scrabble s’invitent entre deux répliques. Quant au pianiste, il n’hésite pas à interrompre les scènes : « C’est trop long, on va direct au duo ! ». Une accumulation de gags, pour certains trop faciles et pas toujours bienvenus. Alors oui, au milieu d’un gospel, d’un ralenti, ou d’une (excellente) mélodie sirupeuse à la Disney, les puristes vont s’étrangler. Le grand public lui pourra se laisser prendre, car l’essentiel de l’œuvre est là – un vaudeville d’insouciance et de plaisirs – à travers ses principaux airs et une troupe dynamique où chacun campe plusieurs personnages. S’y ajoute une mise en scène imaginative, notamment sur le tableau « A Paris, nous arrivons en masse ». Tout comme sur le fameux « Feu partout », les ensembles vocaux sont réussis, presque trop courts. Ces tableaux, les bons arrangements musicaux et cette créativité feront oublier certaines exagérations du texte, un humour facile et quelques scènes où l’on s’y perd un peu. Mais après tout, s’y perdre, n’est-ce pas cela la vie parisienne ?