de Eric Bouvron
Mise en scène Eric Bouvron
Collaboration artistique Damien Ricour-Ghinea
Costumes Sarah Colas
Lumières Edwin Garnier
Avec Jade Phan-Gia, Laurent Maurel, Kamel Isker en alternance avec Eliott Lerner
Musiques et chants : Ganchimeg Sandag, Bouzhigmaa Santaro, Cécilia Meltzer et Didier Simione
Résumé : Marco est jeune. 20 ans. Curieux. Ambitieux. Assoiffé d’aventure. Il sait très bien que son charme et sa fausse naïveté sont des armes dans la cour du Khan. Le Khan. 60 ans. Souffrant des douleurs liées à l’âge, il suit son ambition d’unificateur. Patient. Possessif. Manipulateur et néanmoins une grande sensibilité se cache sous sa peau de conquérant.
Notre avis : La saison passée, au Théâtre La Bruyère, Eric Bouvron, avec son adaptation des Cavaliers de Joseph Kessel, séduisait le public en l’emmenant dans un Afghanistan mythique et mystérieux, évoqué par une atmosphère poétique et délicate. Pour sa nouvelle pièce, accueillie par le même lieu, Bouvron nous propose cette fois un texte original, explorant des terres encore plus lointaines, dans des temps encore plus reculés. Quand Marco Polo (Kamel Isker en alternance avec Eliott Lerner), vingt ans, arrive à la cour du Khan (Laurent Maurel), celui-ci est vieux, souffrant et irascible. Mais sa quatrième et préférée épouse (Jade Phan-Gia), son hirondelle, sait comment lui mettre du baume au coeur. Mais l’arrivée du jeune Italien instaure alors un vénéneux triangle amoureux.
On retrouve dans ce Marco Polo, le dispositif qui séduisait tant sur Les Cavaliers : une mise en scène dépouillée et poétique, faisant la part belle à la suggestion, cet « Extrême-Orient » est évoqué et laisse l’imagination faire son travail. De même, on retrouve également un travail sur la création musicale, sans doute poussé encore plus loin dans ce spectacle. Trois musiciens et une chanteuse, présents durant toute la pièce, instaurent une atmosphère énigmatique, avec leurs chants lancinants. Ganchima Sandag et Bouzghima Santaro, deux artistes mongoles ou d’origine mongole, avec leur banjo à trois cordes et leur vièle mongole, apportent leur touche d’authenticité, évitant au spectacle de tomber dans un certain orientalisme. In fine, si ce sont les hommes qui incarnent les fortes personnalités et les destins incroyables, ce sont bien les femmes qui intriguent, fascinent, séduisent et envoutent.