Paris retrouvée

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Piccola Scala – 13, boulevard de Strasbourg, 75010 Paris.
Du 16 janvier au 14 février 2025.
Renseignements et réservations en cliquant ici.

Ari­ane Ascaride a réu­ni cinq comé­di­ennes, une chanteuse et un accordéon­iste pour fêter Paris et celles et ceux qui l’ont célébrée dans leurs poèmes et leurs chan­sons : Louis Aragon, Simone de Beau­voir, Louise Michel, Prévert, Charles Trenet ou Apollinaire.

Notre avis : Quel bon­heur de répon­dre à l’invitation d’Ariane Ascaride à la suiv­re dans cette déam­bu­la­tion parisi­enne, menée par le sen­ti­ment amoureux. Tout com­mence avec « Les Champs-Élysées », qu’elle chante d’une voix presque timide, accom­pa­g­née à l’accordéon par l’excellent David Ven­i­tuc­ci (qui signe des arrange­ments mag­nifiques pour cha­cun des titres, qu’ils soient chan­tés ou non), avant d’inviter à ses côtés ses com­plices qu’il con­vient de citer tant ce groupe forme une belle unité : Pauline Cau­penne, Chloé Réjon, Océane Mozas, Délia Espinat-Dief, Annick Cis­aruk au chant. Ari­ane Ascaride est l’auteure d’un beau texte d’ouverture qui reflète ses impres­sions lors d’une flâner­ie parisi­enne. Par la suite, con­sti­tué d’un patch­work d’extraits d’œuvres prenant Paris pour sujet, ce spec­ta­cle sim­ple, sans affè­terie et d’une grande sincérité, touche chaque spectateur.

Cer­tains extraits, très con­nus, par­lent immé­di­ate­ment. Ain­si « Le Pont Mirabeau », Zazie dans le métro… d’autres moins : voilà de quoi main­tenir sans cesse en éveil la curiosité. Fidèle à sa fibre human­iste, Ari­ane Ascaride porte égale­ment son choix sur des textes engagés, met­tant en avant la lib­erté sou­vent mal­menée. Le pub­lic la remer­cie égale­ment pour cela, comme si elle par­ve­nait à panser des plaies, à soulager les souf­frances vécues au fil des siè­cles par le peu­ple de Paris et, plus large­ment, par les pop­u­la­tions opprimées. Par­le-t-on alors du bon­heur de ces ultimes titres, des rap­pels que les spec­ta­teurs, sans même y être invités, repren­nent en chœur comme un élan de ten­dresse envers celles et celui (à l’accordéon) qui les ont accom­pa­g­nés durant cette bien jolie heure ?

En bonus, extrait du texte d’Ar­i­ane Ascaride : « Paris, c’est la ville de mes balades inter­minables et soli­taires sous le soleil de mai, de mes arrêts fascinés sur un pont à regarder les autres en enfilade enjam­ber la Seine. Cela reste tou­jours pour moi un enchante­ment. (…) Je veux croire que les enfants d’aujourd’hui, privés des guig­nols, de spec­ta­cles et de cirques, vont pou­voir retrou­ver, assis sur un des rares bancs publics qui reste, le plaisir de regarder pass­er les gens et peut-être de s’arrêter devant les kiosques à musique et enten­dre des voix leur par­ler de leur ville. (…) Nous déci­dons aujourd’hui de prêter nos voix à ceux qui ont si bien célébré Paris, avec humil­ité. Mais avant tout pour dire à Paris qu’elle n’est pas seule dans sa résis­tance, nous sommes là et met­tons nos pas les uns dans les autres, voix à l’unisson, pour faire réson­ner la musique de ses artères. »

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