Mardi 13 mai 2025, premier jour du Festival de Cannes, le tapis rouge sera foulé par la jeune et brillante réalisatrice Amélie Bonnin et son équipe. Qui plus est pour un film musical : Partir un jour.
Si le Festival de Cannes est loin d'être rétif à ce genre – des Parapluies de Cherbourg à Emilia Pérez en passant par Annette... –, le moment est d'importance car ce sera la première fois de son histoire qu'il accueillera en ouverture le premier film d'une réalisatrice. Tout un symbole, donc.
Et nous pouvons nourrir les meilleurs espoirs dans ce film puisque Amélie Bonnin, réalisatrice d'un très beau documentaire sur le départ en retraite de son oncle boucher, a déjà reçu de prestigieuses récompenses pour un court-métrage, également intitulé Partir un jour : prix du public au Festival international de Clermont-Ferrand en 2022 et, en point d'orgue, rien de moins que le César du meilleur court-métrage en 2023. Ce film tout simplement enchanteur a été coproduit par Arte ; vous avez la possibilité de le voir en cliquant ici.
Juliette Armanet et Bastien Bouillon, déjà têtes d'affiche du court-métrage, tiennent également les rôles principaux du long-métrage qui ouvrira le Festival de Cannes, si ce n'est que les personnages sont échangés. En effet, dans le court, Julien, un romancier revient dans sa ville d'enfance pour aider ses parents bouchers à déménager lors de leur départ en retraite, et rencontre fortuitement, dans un supermarché, une pétillante jeune femme très enceinte. Occasion pour eux d'échanger sur leur adolescence, sur cette histoire d'amour entre eux qui ne s'est jamais concrétisée. Dans le long, c'est la jeune femme, alors qu'elle allait ouvrir son restaurant gastronomique, qui revient dans son village d'enfance car son père a fait un infarctus, et retrouve son amour passé... François Rollin, qui jouait le père bougon de Bastien Bouillon dans le court, est également à l'affiche. D'après la seule photo qui circule à ce jour pour le long-métrage, nous pouvons deviner qu'une séquence se déroule dans une patinoire. Dans le court-métrage, une piscine constituait le décor des scènes centrales.
Et la musique dans tout cela ? Le titre du film, Partir un jour, évoque bien entendu la chanson phare du groupe 2Be3, qui connut son heure de gloire avec des morceaux un rien kitch. Et cette chanson, dans le court-métrage, vous l'entendez interprétée par les acteurs, tout comme d'autres titres très connus. Amélie Bonnin reprend le principe utilisé tant par François Ozon dans Huit femmes qu'Audrey Estrougo dans Toi, moi et les autres, mais le côté stylisé lié aux sujets de ces deux films n'existe en rien dans le travail d'Amélie Bonnin qui, inspirée par le style documentaire, propose une mise en scène très naturaliste. Elle l'explique très bien, pour son court-métrage, dans cette genèse. La réalisatrice reprend le même principe dans la version longue. Quelles sont les chansons célèbres intégrées dans ce nouvel opus ? Il faudra attendre la sortie du film pour le savoir. Notons également qu'elle a de nouveau travaillé avec son co-scénariste Dimitri Lucas. La réalisatrice est passée, tout comme Stéphane Ly-Cuong, par l'atelier scénario de la Fémis pour parfaire son scénario.
Je ne peux que vivement vous inciter à découvrir Partir un jour, court-métrage d'un peu moins d'une demi-heure, un petit miracle de film en état de grâce qui, je le parie, va vous faire sourire, voire vous bouleverser. Distribué par Pathé, le long-métrage homonyme sortira le même jour que sa projection en ouverture du Festival de Cannes, le soir du 13 mai. Bravo, donc, à la réalisatrice, à toute son équipe : que ce rêve éveillé vous porte haut !
