Tournée :
25 novembre 2017 – Théâtre André Malraux – Rueil Malmaison
3 décembre 2017 – 16h — La Colonne – Miramas
26 janvier 2018 – 20h45 — Théâtre André Malraux – Gagny
28 janvier 2018 — 20h30 — Théâtre Municipal — Muret
3 février 2018 – 20h30 — Les Bords de Scènes – Juvisy
10 février 2018 – 20h — Les Théâtres de Maisons Alfort – Maisons Alfort
15 février2018 – La Grande Scène – Le Chesnay
13, 14 et 16 décembre 2018 – Opéra — Massy
de Mozart / Beaumarchais
Mise en scène : Eric Perez
Direction musicale : Joël Suhubiette / en tournée : Gaspard Brécourt
Suzanne : Judith Fa
La Comtesse : Charlotte Despaux
Figaro : Jean Gabriel Saint-Martin
Le Comte : Anas Séguin
Chérubin : Éléonore Pancrazi
Marcelline : Hermine Huguenel
Bartolo : Matthieu Lécroart
Basile : Alfred Bironien
Barberine : Clémence Garcia
Antonio — Assistant Mise en scène : Yassine Benameur
Costumes : David Belugou
Scénographie : Frank Aracil
Lumières : Joël Fabing
L’Opéra de Mozart est joué intégralement et chanté en italien. Les récitatifs secs sont remplacés par la pièce de Beaumarchais.
Résumé : Cinque…dieci…venti…trenta…trentasei…quarantatre… Les premières paroles de l’opéra… Figaro mesure la nouvelle chambre et dessine une nouvelle géographie des lieux. Où mettre le lit ? Est-ce le début d’une nouvelle vie ? L’espace est encore vide, très ouvert, c’est une nouvelle installation, des malles, des valises, des vêtements éparpillés. Tout va changer, on prend les mesures d’un monde nouveau, d’un nouvel espace de vie, vie privée à l’abri des regards. Les cloisons sont encore mobiles, elles vont petit à petit se fixer pour donner naissance à l’intimité de la chambre, à l’espace restreint du prochain siècle, le siècle de la pudeur, des interdits, des frustrations et de la bienséance sociale. Dans cette folle journée, tout va se figer. Les rapports entre les êtres vont se durcir… La liberté appartient encore à ce jeune adolescent, Chérubin, vibrant de désir. Lui seul, par son audace, saura franchir ces nouvelles limites qui commencent à se dessiner avec force. Il peut se travestir, changer de genre, courtiser la maîtresse ou la servante, il n’a pas envie de faire la guerre mais l’amour, il a encore le pouvoir de transgresser, il incarne cette jouissance, cette liberté, cette ouverture, que l’on a encore bien du mal à accepter et à concrétiser de nos jours, dans ce début de XXIème siècle régressif, si loin de la fête des sens et du plaisir que Mozart voulait, par sa musique, célébrer. Une exploration très inquiétante de l’ombre humaine. Et pourtant quelle joie, quelle jubilation quelle force, quel désir d’élévation nous transmet cette œuvre qui synthétise toute la puissance « subversive » de la musique de Mozart et du texte de Beaumarchais.
Notre avis : Un vent de jeunesse souffle sur la création 2017 du Festival de Saint-Céré. Pour ces Noces de Figaro, Eric Perez, metteur en scène, aborde l’oeuvre de Mozart et Da Ponte avec dynamisme et fraîcheur. Il y a d’abord l’énergie des interprètes. Fidèle à l’esprit du festival qui aime découvrir et mettre en avant de jeunes talents, cette production fait la part belle à une distribution jeune (ils ont moins de trente ans pour la plupart), séduisante (dans un opéra dont un des moteurs principaux est le désir, ce n’est pas superflu) et aussi à l’aise dans le chant que dans la comédie. A cet égard, le quatuor formé par Suzanne (Judith Fa), Figaro (Jean-Gabriel Saint-Martin), la Comtesse (Charlotte Despaux) et le Comte (Anas Séguin) fonctionne à merveille et donne certainement envie de suivre le parcours de ces interprètes à peine sortis de leurs conservatoires.
Il y aussi la façon de présenter l’œuvre. A la fin des années 90, dans ce même festival, Oliver Debordes, directeur artistique et metteur en scène, avait proposé un montage dans lequel les récitatifs chantés étaient remplacés pas le texte de la pièce de Beaumarchais, alternant ainsi scènes de comédie en français et airs en italien. C’est ce format qui est conservé (mais proposé dans une nouvelle mise en scène) permettant sans aucun doute au spectateur de suivre plus facilement l’intrigue (pour un opéra sans surtitres) et à l’artiste de déployer plus confortablement sa palette de jeu.
Les partis pris visuels (décors composés d’éléments en bois naturel, costumes élégants mais sobres de David Belugou) évoquent une époque sans pour autant enfermer l’œuvre dedans. Enfin, la magnifique partition de Mozart est interprétée avec délicatesse sous la direction de Joël Suhubiette. Cette production élégante et vive sera visible en tournée au cours de la saison prochaine.