Notre avis (écrit lors du passage à l’Olympia) :
Elles se l’étaient promis en 2014, au début de leur aventure. C’était même presque devenu un gag. Et pourtant… elles l’ont fait. Vendredi 2 juin, Lola Cès, Marie Facundo et Juliette Faucon ont rempli leur premier Olympia, dans une ambiance survoltée. En point d’orgue d’une année triomphale, les Coquettes les plus célèbres du théâtre musical ont ainsi tenu leur promesse, pour le plus grand plaisir d’une salle pleine à craquer qu’elles ont régalé de leurs sketchs, de leurs chansons devenues des classiques et de leur répliques délirantes. Trois ans à peine après la naissance de ce groupe de filles « glamour et couillues », la salle mythique du boulevard des Capucines s’est levée comme un seul homme pour les ovationner à l’issue d’un spectacle particulièrement soigné, best-of de leurs succès.
Après un numéro d’entrée « coup de poing », dans un ballet de projecteurs et entourées d’une dizaine de danseuses, les Coquettes ont offert, pendant une heure et demie, le meilleur de leurs répliques improbables et de leurs chansons swing. Toujours aussi espiègles et coquines, tout y est de nouveau passé : Leur physique, leurs fantasmes, leurs envies, leur féminisme… autant de thèmes déclinés en textes et en chansons et qui ont fait leur réputation. L’épilation, l’haleine matinale, les « trucs de filles »… dans un mélange girly de rose-bonbon et de clichés assumés, « la blonde, forcément un peu cruche, la petite brune hargneuse et la rondelette bonne copine » maitrisent définitivement leur trio à la perfection. Chaque échange verbal déclenche les rires, chaque couplet voit les spectateurs se cramponner à leur fauteuil. De « Mon missionnaire » à « Tout pour mes Louboutin » en passant par l’incontournable « Petite fessée du dimanche soir », leurs tubes, oscillant entre pop et jazz, ont gagné en ampleur grâce à la présence de quatre musiciens. Chorégraphies, jeux de lumière, batterie, basse et claviers, le récital des débuts est même devenu un véritable concert. Leur « chatte » y trouve toute sa place, leurs « lolos » aussi. Quant aux dragueurs lourdingues, ils n’ont qu’à bien se tenir. Car les trois jeunes chanteuses ont un caractère bien trempé et une plume toujours aussi chatouilleuse… Elles l’ont prouvé lors de cette soirée exceptionnelle, osant briser tous les tabous et aller encore plus loin. Dans l’autodérision, la caricature, (la réunion des bitcheuses anonymes), ou leur humour que certains qualifieront de noir, tel cet hommage aux djihadistes ou aux proctologues, qu’il faut évidemment prendre au 2ème degré, et dont elles seules ont le secret.
Bêtes de scènes, les Coquettes maitrisent leur récital de bout en bout. Les blagues sont ciselées, les moues étudiées, la gestuelle au cordeau. Musicalement, les airs sont entrainants, les voix accordées. Un mélange improbable des Andrews Sisters et des Spice girls, le glamour en plus. Mais leur spectacle n’est pas qu’une succession de blagues potaches. A leurs paroles culottées s’ajoutent des instants plus légers, et des titres poétiques présentés avec une constante élégance et une parfaite harmonie vocale, tel le langoureux « chant des sirènes » ou l’émouvante ballade « Quand on sera vieille ». L’on ne peut enfin passer sous silence, cet « All by myself » remporté haut la main par Lola Cès ou le délicieux Ziggy version Edith Piaf ressuscitée par Marie Facundo.
Sous une pluie de confettis et de paillettes, ce show, réglé au millimètre, s’est achevé par leur nouveau titre rock et punchy « A la Coquette du monde ». Avant des saluts où elles ont littéralement fondu en larmes. Sans doute ont-elles repensé à leurs débuts, il y a quelques années. Elles décidaient d’unir leur voix, leur humour et leur audace dans un génial trio. A leurs côtés depuis le premier soir – une petite salle au pied de Montmartre – Regard en Coulisse les avait rencontrées alors qu’elles faisaient salle comble au Point Virgule. Elles n’avaient qu’un rêve en tête: faire l’Olympia. Ce soir de juin, ce sont bien leur trois noms qui s’affichaient en lettres rouges sur la devanture de la salle mythique.
A la Coquette du monde ? Chiche !
Album disponible en téléchargement sur ITunes, deezer ou Spotify.