opéra-féérie en 4 actes de Jacques Offenbach
livret d’Eugène Leterrier, Albert Vanloo et Alfred Mortier
direction musicale: Laurent Goossaert
mise en scène: Rémi Préchac
avec: Jean-Philippe Monnatte, David Faggionato, Estelle Gombaud, Jean-Philippe Alosi, Rémy Buclin, Katell Martin, Marc Chapel, Frédéric Thiriez et ecelyne Hellegouarc’h
Résumé: Après un long règne, le roi Vlan, roi de la Terre, décide de quitter le pouvoir pour le céder à son fils. Celui-ci, le prince Caprice, qui a « tout vu et tout connu » de la terre, accepte à condition de visiter auparavant la lune dont il rêve tant. Il devient vite amoureux de la princesse Fantasia, fille du roi Cosmos qui règne sur la lune. Après avoir croqué une pomme apportée de la terre, elle répond à son amour. Mais le roi Cosmos ne l’entend pas ainsi. Dans la lune, l’amour, qui rend les hommes fous et déraisonnables, est interdit. Le roi emploie tous les moyens en son pouvoir pour empêcher ce scandale.
Notre avis: Parmi les œuvres de Jacques Offenbach, les opéras-féérie sont certainement celles qui sont le plus difficile à monter pour les troupes amateur. Afin de rendre sur scène le monde imaginaire inventé par les librettistes, elles nécessitent soit d’avoir de très gros moyens, soit de développer des trésors d’ingéniosité afin de suggérer un univers fantasmé crédible sans faire patronage. Force est de constater qu’en faisant appel à Rémi Préchac pour mettre en scène Le Voyage dans la lune, Les Tréteaux Lyriques ont plus que réussi leur pari. Le spectacle est un enchantement visuel de chaque instant. Les décors et les lumières sont léchés et tous les effets sont efficaces. Sur terre, nous sommes dans une esthétique spatiale à la Star-Trek dans laquelle chaque détail est calculé. Sur la lune, nous découvrons un monde surréaliste dans lequel les costumes et les maquillages sont inattendus et confectionnés avec soin et précision.
Sur scène, les parties parlées et les parties chantées s’enchaînent de manière très fluide. Tous les artistes présents, qu’ils soient choristes ou solistes, sont occupés à une action individuelle. Cela rend l’histoire très vivante et l’on évite les effets de masse qui souvent alourdissent les scènes d’ensemble. L’orchestre dynamique dirigé par Laurent Goossaert soutient admirablement des solistes très investis et un chœur enthousiaste. Pour son cinquantième anniversaire, La troupe des Tréteaux Lyriques nous offre un très beau cadeau : un spectacle de grande qualité.