de Jacques Offenbach
livret de Ludovic Halévy et Henri Meilhac
direction musicale: Laëtitia Trouvé
mise en scène: Clémence de Vimal, Laëtitia Trouvé, Sébastien Delprat
avec:
Sonia Jacobson (la Grande-duchesse)
Matthieu Ségot (Fritz)
Ombeline Ségot (Wanda)
Gabriel-Marie d’Avigneau (le prince Paul)
Vianney Boyer (le baron Puck)
Mathieu Guigue (le général Boum)
Thibault van der Stichel (le baron Grog)
Stéphanie Rivage (Iza)
Marie-Andine Bouvattier (Olga)
Thibault Néron-Bancel (Népomuc)
choeur et orchestre Oya Kephale
Résumé: Au grand-duché de Gérolstein, dans une Allemagne de fantaisie, vers 1720, le général Boum présente l’armée à sa souveraine, la Grande Duchesse… Au grand dam de celui-ci et du Prince Paul, la Grande-Duchesse, s’éprend alors du soldat Fritz qui lui-même est éperdument amoureux de Wanda… Pour abaisser toute barrière entre eux, La Grande Duchesse promeut alors ce simple soldat, général puis baron de Vermout-von-bock-bier. Quatre jours plus tard, le général Fritz revient victorieux de la guerre… Mais il devient alors l’objet d’une conspiration du général Boum, du prince Paul, amoureux éconduit, et du précepteur, le baron Puck.
Notre avis: Comme chaque année la troupe Oya Kephale donne rendez-vous à ses spectateurs pour découvrir ou redécouvrir une œuvre de Jacques Offenbach. Les bénéfices de ce spectacle entièrement conçu, réalisé et exécuté par des amateurs sont reversés à deux associations qui sont cette année Courir pour Marie et MC1520.
Le spectacle est comme toujours très léché, très propre, mais hélas sans surprise. La mise en scène quasi inexistante se rapproche plus d’une mise en espace d’une version concert que d’une véritable version scénique. Les solistes font toutes leurs interventions face public et récitent leur texte sans vraiment se parler les uns aux autres. Dans cet exercice difficile qui consiste à faire vivre des situations qui n’existent quasiment pas, la seule à tirer son épingle du jeu est Sonia Jacobson (la grande-duchesse). La jeune soprano qui avait déjà chanté l’année dernière dans Geneviève de Brabant soigne ses effets et ne compte pas sa dépense d’énergie pour arriver à dérider le public. Mais qu’il est difficile de jouer seule ! Autour d’elle, le ténor Matthieu Ségot (Fritz), la soprano Ombeline Ségot (Wanda) et le baryton Mathieu Guigue (le général Boum) font des efforts louables mais semblent livrés à eux-mêmes. Il manque à l’évidence un point de vue commun pour que tous jouent la même pièce : celui du metteur en scène. Il manque également l’ingrédient principal des opérettes : l’humour. Si le résultat est honorable et qu’on est loin de s’ennuyer, le tout est très sage… trop sage ! avec un sérieux manque de fantaisie et un gros air de déjà-vu.
L’esthétique minimaliste est réussie et les effets de tableaux dans le deuxième partie sont particulièrement séduisants. Mais cela ne suffit pas à raconter une histoire. Le chœur dont chacune des interventions est chorégraphiée jusque dans les moindres gestes est semblable à une armée d’automates sans vie qui assistent aux événements sans réellement y participer. Cela est flagrant dans l’air de Fritz au deuxième acte dans lequel il raconte sa bataille et où personne autour de lui ne semble prêter attention à son récit. L’effet est joli, mais dénué de sens.
D’un point de vue musical, le chœur est toujours aussi homogène et très en place. Pour ce qui est de l’orchestre, on l’a connu en meilleure forme accusant certains problèmes de justesse que nous n’avions jamais entendu auparavant et un équilibre pas toujours respecté, notamment du côté des percussions qui par moments couvrent le reste de la formation. Les solistes Sonia Jacobson, Matthieu Ségot et Ombeline Ségot font de très belles prestations dans une salle dont l’acoustique n’est pas des plus flatteuses.