D’après Aimé Césaire
Par Concorde des Arts
Conception et jeu : Philippe Morier-Genoud
Violon : Michaël Seigle
Composition et marimba : Laurent Mariusse
« La langue de Césaire n’aurait pu créer son univers ni cette densité poétique sans l’immersion dans la nature insulaire de la Martinique : son pays natal dont il a été la voix et un représentant politique inlassable. Il incombe aujourd’hui de regarder cette œuvre non seulement comme un sommet de littérature contemporaine mais comme un ferment d’avenir. La richesse poétique de Césaire s’accorde avec le chant du violon et la chaleur du marimba ». Philippe Morier-Genoud et Laurent
Le Théâtre des Marronniers propose ici une nouvelle exploration de l’écriture d’Aimé Césaire (1913–2008). Celui-ci donne naissance, aux côtés de Léopold Sédar Senghor, Léon-Gontran Damas et bien d’autres à l’expression « Négritude ». Ce mouvement littéraire affirmait le retour aux valeurs des cultures africaines et en même temps la légitimité du combat contre l’oppression coloniale et ses succédanés.
Notre avis :
À vous Monsieur Césaire ! offre un panorama varié de l’oeuvre de l’artiste martiniquais, notamment avec plusieurs de ses poèmes phares (dont « Mot »), mais aussi un aperçu de ses pièces de théâtre (Une Tempête, inspirée de La Tempête de Shakespeare). Les voix de trois artistes — dont deux musiciens — s’entremêlent, se répondent, rythment le spectacle, dépassant habilement le format classique du monologue auquel on aurait pu s’attendre à priori. En voulant défendre avec conviction les écrits et la pensée de Césaire, les comédiens en font toutefois parfois un peu trop face à ses textes tellement puissants et délicats à dompter.
La Concorde des Arts, qui est une compagnie pluridisciplinaire, fait résonner les mots de Césaire dans une ambiance musicale à base de violon et de marimba. Ces instruments accompagnent parfois directement les textes ou créent encore des beaux interludes où l’on ressent certaines phases de tourment et de révolte bien en phase avec les propos d’Aimé Césaire. Le mariage de différentes disciplines permet une célébration originale de l’oeuvre de l’artiste et homme politique antillais, plus de dix ans après sa mort.