Pour traiter des « trois mille ans de malentendus entre l’homme et la femme » (comme s’amusent à le dire les artistes qui ont écrit ce conte lyrique), ce programme choisit le ton de l’humour en associant deux chanteurs à l’orchestre pour un cycle de chansons d’une heure et demie. Mais de quel malentendu parle-t-on au juste ? Eh bien celui de la Genèse (1, v. 27) dont la traduction la plus fréquente dit que Dieu a créé la femme à partir d’une côte (tzela) de l’homme ; alors que certains spécialistes défendent l’idée qu’il est possible de traduire tzela par « côté », ce qui reviendrait à dire que la femme a été créée « à côté » de l’homme, sans pour autant en être une émanation directe…
« C’est ce chatoiement des significations qui nous a fait rêver ; qui nous a donné l’envie joyeuse de secouer comme un vieux tapis l’image figée de nos arrière-arrière-arrière-grands-parents ; le désir d’imaginer un nouveau dialogue entre Ève, Adam et leur créateur », racontent encore les artistes, prêts à user de toutes les formes de musique (solos, duos, mots chantés, scandés, chuchotés, déclamés, vocalises et contrechants…) pour s’amuser avec cette interrogation essentielle.