Écriture, mise en scène : Claire Monot
Musique : Anaïs Pin
Scénographie, collaboration à la mise en scène : Jocelyne Jault
Lumières : Jean-Noël Launay
Avec
Claire Monot : jeu
Anaïs Pin : violoncelle
Production Articulture
Avec l’aide du Conseil Général de Saône et Loire et du Conseil Régional de Bourgogne
Avec le soutien de l’Espace des Arts-Scène Nationale de Châlon-sur-Saône, du FRAC Théâtre et de l’EPCC Théâtre de Bourg en Bresse
Durée : 45 minutes
Tout public à partir de 4 ans
Dans un château, deux soeurs issues de l’aristocratie vivent sous la domination d’un roi, respectueuses des codes, de leur rang et de leur condition féminine. Elles apprennent docilement la musique et le chant, les règles de savoir vivre et le culte de la beauté. L’une est craintive et sérieuse, l’autre impulsive et spontanée. Dans ce huis clos où la pureté côtoie la cruauté, la princesse débordante de vie fait basculer le rapport de domination et entraîne l’autre vers la libération.
Ce conte à l’univers baroque mêle, avec deux voix et un violoncelle, des compositions originales et des mélodies anciennes. Les mots y sonnent comme une musique, et les textes en vieux français ou en latin prennent la saveur d’une langue imaginaire. Référence affirmée à la musique ancienne, le travail de composition et d’arrangement d’Anaïs Pin se joue des époques et fait voyager l’auditeur d’une esthétique à l’autre.
C’est l’éternelle jeunesse des princesses qui pose un regard sur le culte de la beauté féminine et du sentiment amoureux.
Notre avis :
Claire Monot et Anaïs Pin créent avec La Belle Escampette une histoire de sœurs vivant dans une prison dorée. Les deux sœurs sont en effet enfermées physiquement dans un château mais elles le sont également moralement, avec des règles et interdits stricts à respecter, en particulier lors des visites régulières du roi.
Les deux interprètes livrent de belles séquences musicales bien rythmées par le violoncelle d’Anaïs Pin. Elle varie les registres, de la musique ancienne aux musiques actuelles, en alternant entre les sonorités de cordes frappées ou pincées. Elle utilise également son violoncelle pour jouer des percussions. Les voix des deux artistes se marient bien, pour le plaisir des petits et des grands.
La complicité existant entre Claire Monot et Anaïs Pin est agréable tant dans les séquences musicales que dans les scènes de comédies. En contraste avec le faste supposé d’un château, les éléments de scénographie sont sobres mais utilisés à bon escient. En revanche, le livret gagnerait à contenir plus de rebondissements avant le coup de théâtre final. La conclusion mériterait quant à elle d’être rendue plus explicite pour le jeune public, les parents étant régulièrement interrogés à l’issue de la représentation. Hormis ces réserves, cette approche de la « vie de château » demeure plaisante, loin des stéréotypes sur la vie rêvée des princesses.