Le Chant des vivants

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Long-métrage documentaire et musical sorti le 18 janvier 2023.
Durée : 1h22.
Disponible gratuitement jusqu'au 14 novembre 2024 en cliquant ici.

Survivant.e.s de la longue route de l’exil, de jeunes filles, de jeunes hommes, arrivent à Con­ques, au cœur de l’Aveyron. Là, une asso­ci­a­tion, Lim­bo, entourée d’habitants accueil­lants, per­me­t­tent au groupe de se pos­er un temps. Ces jeunes sont issu.e.s d’Érythrée, du Soudan, de Soma­lie, de Guinée, de RDC. À Con­ques, ils et elles marchent, dis­cu­tent, respirent… Peu à peu, le sou­venir de la route s’atténue, et la parole renaît. Alors un jour sur­git une idée un peu folle, celle d’une expéri­ence col­lec­tive. L’histoire com­mence à l’automne, dans ce petit bout de France, et se ter­mine en juil­let, dans l’éclat d’un été. De toutes leurs épreuves, ils et elles fer­ont une chanson.

Notre avis : Mer­ci au parte­nar­i­at entre France Inter et la plate­forme doc­u­men­taire Tënk de pro­pos­er une fois par mois un doc­u­men­taire à vision­ner gra­tu­ite­ment pen­dant une semaine, et mer­ci tout autant à Eva Roque qui, dans sa chronique « Cap­ture d’écran » du 7 novem­bre, a par­lé de manière aus­si vibrante de ce film. Il est encore disponible gra­tu­ite­ment jusqu’au 14 novem­bre et nous ne pou­vons que vous encour­ager forte­ment à le visionner.

L’histoire der­rière l’histoire est belle : touché par Voy­age en bar­barie (prix Albert Lon­dres), un précé­dent film que Cécile Alle­gra a coréal­isé avec Del­phine Del­o­get, un des frères de l’Abbaye de Sainte-Foy du petit vil­lage de Con­ques la con­tacte pour lui pro­pos­er de s’engager auprès des sur­vivants vic­times de tor­ture afin de ten­ter de leur redonner la force vitale qui peut leur faire défaut, eu égard aux atroc­ités vécues. L’association Lim­bo naît alors et c’est l’un de ces séjours d’art-thérapie par le biais du chant qui sert de base à ce film.

Se dévoilent alors les par­cours de plusieurs femmes et hommes. Nous voyons ain­si la réal­isatrice recueil­lir sur un cahi­er les mots, com­mencer à les met­tre en forme, tan­dis que Math­ias, com­plice musi­cien, se charge de com­pos­er les musiques. Le doc­u­men­taire ne s’appesantit nulle­ment sur le proces­sus de créa­tion, de manière à se cen­tr­er sur les per­son­nal­ités des par­tic­i­pants. Ce choix de mise en scène offre un espace d’empathie absolu pour le spec­ta­teur, ce qui ne manque pas de se pro­duire. Les paysages splen­dides du vil­lage et de ses alen­tours con­trastent avec la dureté des sou­venirs des unes et des autres. Trans­for­més en chan­sons, ils pren­nent une puis­sance indi­ci­ble. Les paroles sont fortes, ten­dres, boulever­santes, les musiques et les déli­cats arrange­ments par­ticipent d’une réus­site incon­testable. Libre au spec­ta­teur d’imaginer ce qui se dénoue ensuite dans l’esprit de cha­cune et cha­cun des par­tic­i­pants : le film ne le dit pas puisqu’il est cir­con­scrit à ce séjour. Servi par de splen­dides images, un mon­tage soigné, ce doc­u­men­taire provoque une admi­ra­tion com­plice pour tous les pro­tag­o­nistes, la déli­catesse dont il fait preuve touche et la force de vie ren­due, pour un temps que l’on espère le plus long pos­si­ble, à ces deman­deurs d’asile irrigue jusqu’au spectateur.

Pour en savoir  écouter les chan­sons, cliquez ici.

Et, pour rap­pel, le film est donc vis­i­ble via ce lien. Après cette date, il est pos­si­ble de le vision­ner sur des plate­formes de stream­ing. Quelques pro­jec­tions en salle sont égale­ment organ­isées. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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