Vous avez dit Broadway ? (Critique)

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De et avec Antoine Guil­laume
Mis en scène par Michel Kacene­len­bo­gen
Au piano Julie Del­bart

Résumé : « L’histoire de la comédie musi­cale est foi­son­nante, elle plonge ses racines dans la grande His­toire de la société améri­caine du 18e siè­cle pour arriv­er jusqu’à nous. Antoine Guil­laume, passionné/passionnant, racon­te et chante les pre­miers pas, les grands moments, tous les courants et les étapes majeures de cet art dit « mineur ». Avec Julie Del­bart, sa com­plice et for­mi­da­ble pianiste, sous le regard du met­teur en scène de Cabaret, Antoine vous fera chavir­er tant il pos­sède l’art et la manière pour nous entraîn­er à sa suite dans les couliss­es de Hair, les dessous de Cats, les anec­dotes de Fame, les suc­cès usurpés, les vraies chefs‑d’œuvre. »

Notre avis : Vous avez dit Broad­way ? est une propo­si­tion auda­cieuse et per­ti­nente. C’est sans doute le pre­mier spec­ta­cle en France visant à édu­quer le pub­lic his­torique­ment et musi­cale­ment sur le mod­èle du musi­cal anglo-sax­on, sou­vent mal con­nu. On aurait envie de dire : il était temps !

Dans l’intimité du théâtre rouge, le pub­lic pénètre dans une loge d’artiste sur fond d’accords musi­caux, un clin d’œil au cabaret. Le pub­lic tend une oreille atten­tive au pro­pos, les références sont nom­breuses et la chronolo­gie défile, on s’y perd par­fois tant le sujet est vaste et com­plexe. Antoine Guil­laume nous racon­te l’Histoire de la comédie musi­cale avec une pas­sion et une émo­tion pal­pa­bles, redonnant ain­si à la dis­ci­pline toute sa crédi­bil­ité et sa prestance. 

Le comé­di­en inter­prète avec humour et pré­ci­sion l’évolution de la dis­ci­pline, mal­gré quelques faib­less­es vocales. Les morceaux entraî­nants ryth­ment le show et allè­gent sa dimen­sion didac­tique. La pianiste Julie Del­bart apporte égale­ment une sen­si­bil­ité notable par sa déli­catesse. Nous avons plaisir à revivre non seule­ment les grands clas­siques (West Side Sto­ry, la Mélodie du Bon­heur, Sin­gin’ in the rain, The Phan­tom of the Opera, etc…) mais aus­si beau­coup d’autres chefs d’œuvre moins con­nus du grand public. 

Le for­mat « one man show » est certes orig­i­nal mais dif­fi­cile à appréhen­der au vu de l’ampleur de la dis­ci­pline : les pre­mières min­utes sont déroutantes, le rythme peut sem­bler un peu décousu par­fois mais on finit par se laiss­er emporter et par adhér­er à la propo­si­tion. Antoine Guil­laume a su relever un véri­ta­ble défi et on lui don­nera rai­son : « la vie réelle n’est pas assez musicale ». 

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