Partir un jour

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Sortie en salle le 14 mai 2025.
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Alors que Cécile s’apprête à réaliser son rêve, ouvrir son propre restaurant gastronomique, elle doit rentrer dans le village de son enfance à la suite de l'infarctus de son père. Loin de l'agitation parisienne, elle recroise son amour de jeunesse. Ses souvenirs resurgissent et ses certitudes vacillent…

Notre avis : Nous vous avons parlé du court-métrage si séduisant d’Amélie Bonnin. L’attente était grande pour cette relecture en version longue de cette histoire pour laquelle elle et son compagnon et co-scénariste Dimitri Lucas ont choisi d’inverser les rôles des personnages principaux puisque c’est désormais Cécile, incarnée par Juliette Armanet, qui revient chez ses parents alors qu’elle a fort à faire à Paris. En effet, après avoir remporté "Top chef", elle travaille dur pour l’ouverture, dans quinze jours, de son restaurant gastronomique. Le film s’ouvre dans la chambre froide : elle découvre, affolée, être enceinte, mais va le cacher à son compagnon, son associé pour le restaurant. Cet élément doit ajouter une tension dramatique puisqu’il va irriguer tout le film avec la question : gardera-t-elle ou non l’enfant ? Le retour chez ses parents n’est pas ici justifié par un déménagement, mais par le troisième infarctus de son bougon de père, qui n’a jamais quitté la cuisine de son restaurant de routiers. Même lorsqu’il doit aller à l’hôpital, il s’en échappe pour retourner à ses fourneaux. Lui et sa fille communiquent péniblement : il ne lui pardonne pas son mépris depuis que la télévision l’a consacrée. Tout comme dans le court-métrage, les retrouvailles de deux anciens camarades qui auraient pu devenir amoureux reste le moteur du film. Bastien Bouillon campe un garagiste taquin et frondeur. La séquence de la piscine, magnifique dans le film court, se voit ici transposée dans une patinoire et bénéficie d’un traitement différent que nous vous laissons découvrir.

Le procédé musical reste le même : des chansons connues, extraites de répertoires et d’époques divers, sont interprétées dans leur intégralité ou en partie par les comédiens et, pour le coup, réorchestrées. Ce principe fonctionne toujours aussi bien faisant de ce film un nouveau « juke-box musical ». Juliette Armanet convainc dans ce rôle bien différent de celui qu’elle endossait dans le court et Bastien Bouillon charme avec candeur. Particulièrement réussies, des séquences de groupe (les retrouvailles entre Cécile et ses anciens potes) côtoient des moments plus intimes, notamment entre Cécile et son père (qui interprète « Mourir sur scène » en épluchant des patates sans céder au ridicule, grâce au talent de François Rolin) et sa mère, subtile Dominique Blanc qui rêve d’Italie depuis un camping-car qui n’a jamais quitté son parking. Son interprétation de « Paroles, paroles » avec sa fille est, là aussi, un beau moment. Reconnaissons toutefois que manque à cette version longue une vigueur : le film s’essouffle par moments. La magie du court-métrage en est absente et, même si la sensibilité de la réalisatrice et son amour pour ses personnages ne fait aucun doute, elle ne parvient pas à nous embarquer totalement. Quoi qu’il en soit, il ne faudrait pas bouder ce premier film qui préfigure une carrière riche, qu’elle soit musicale ou pas !

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