Réalisé par Bill Condon
Scénario de Stephen Chbosky et Evan Spiliotopoulos
Musique d’Alan Menken
Paroles de Howard Ashman et Tim Rice
Avec Dan Stevens (la Bête), Emma Watson (Belle), Luke Evans (Gaston), Ewan McGregor (Lumière), Josh Gad (Le Fou), Gugu Mbatha-Raw (Plumette), Ian McKellen (Cogsworth), Emma Thompson (Mrs. Potts), Stanley Tucci (Cadenza), Kevin Kline (Maurice)…
Sortie française le 22 mars 2017
Notre avis : La Belle et la Bête, célèbre conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, a inspiré de nombreux créateurs, de Cocteau à Philip Glass. Il a également inspiré Disney, et plus d’une fois. Après le film d’animation, réalisé par Gary Trousdale et Kirk Wise en 1991, et son immense triomphe, après la version scénique créée à Broadway en 1994, qui tint plus de treize ans à l’affiche, l’histoire éternelle revient à nouveau sur les écrans, cette fois sous la forme d’un film en images réelles.
Pour cette nouvelle version, Disney a confié les rênes à Bill Condon, réalisateur de Dreamgirls et scénariste de Chicago. Alan Menken, compositeur, reprend sa partition, en s’adjoignant les services du parolier Tim Rice (Jesus-Christ Superstar, Evita, Le Roi Lion, pour n’en citer que quelques uns), Howard Ashman, parolier original, ayant disparu en 1991. A cette dream team s’ajoute une distribution prestigieuse menée par Emma Watson et Dan Stevens (Downton Abbey). Watson incarne avec charisme le personnage de Belle, pas si éloigné que ça du rôle qui l’a rendue célèbre (Hermione dans la franchise Harry Potter) et de ce que l’on sait de sa personnalité publique (une jeune femme libre et indépendante). De son côté, Stevens parvient à donner beaucoup d’humanité à sa Bête, tout en restant sobre et subtil.
Le duo est secondé par des acteurs ayant déjà fait leurs preuves en théâtre ou cinéma musical, parmi lesquels Luke Evans (Miss Saigon, Rent), Josh Gad (The Book of Mormon, La Reine des Neiges), Emma Thompson (Sweeney Todd), Ewan McGregor (Moulin Rouge) ou encore Audra McDonald, pour n’en citer que quelques uns. A noter également la présence de deux Français : Alexis Loizon (qui avait créé le rôle de Gaston à Mogador) en Stanley, et Rafaelle Cohen (Le Bal des Vampires) en « village lass ».
Adaptation oblige, effet de nouveauté requis, le cru 2017 procède donc à quelques coupes dans les chansons mais en ajoute également de nouvelles (dont un solo pour la Bête) et malgré une histoire très connue, le scénario parvient à surprendre et même à créer un certain suspens. Sous la direction de Bill Condon, l’intrigue est menée tambour battant et visuellement, l’ensemble est réussi, avec toutefois des réserves sur les premières séquences au village, avec leur côté lisse et artificiel. En revanche, dès que l’on pénètre dans le château, on est immergé dans un univers romantique, poétique mais aussi plein de fantaisie, l’atmosphère faisant parfois référence au film éponyme de Jean Cocteau. Le film y va aussi de ses petits clins d’oeil à Chantons sous la pluie, La mélodie du bonheur ou encore Busby Berkeley… de façon plus sporadique que La La Land.
Divertissement familial et grand public, La Belle et la Bête ne tombe pas pour autant dans la facilité et devrait pouvoir attirer un public de tous âges et de tous horizons : les adultes pouvant autant être émus ou amusés que les enfants. Après La Belle et la Bête, Disney a déjà en chantier d’autres films en images réelles, adaptés d’un film d’animation. S’annoncent prochainement Mulan et Le Roi Lion. S’ils sont aussi réussis que La Belle et la Bête, ils pourraient contribuer au regain pour le genre comédie musicale. Et on ne s’en plaindra pas.