Écrit et réalisé par Joseph Stephen
Mise en scène de Richard Massicotte
Distribution :
Joseph Stephen, Anick Gagnon, Michel Turcotte, Nicole Dumont, Alain Dubé et Bob Goguen.
Notre avis :
Les cowboys ont fait une virée en ville pour la première montréalaise de la comédie musicale L’Étranger présentée à la sympathique salle de la Maison de la culture Maisonneuve située dans l’ancienne caserne de pompiers no 2.
Dans ce musical, on suit un étranger qui espère s’établir dans un village où il fait la rencontre de Jolene, la fille du banquier. Ce dernier doit se rendre à l’évidence : sa fille semble bien attirée par l’étranger. En revanche, cette situation laisse un goût bien amer à Clyde, un garçon du village qui aime Jolene depuis toujours. La mère de Clyde, une tenancière de saloon, essaie, tant bien que mal, d’éloigner l’étranger pour que son fils ait le champ libre pour courtiser la jolie Jolene.
Le choix des interprètes a été fait avec finesse. Les voix collent bien aux personnages et on salue particulièrement les talents vocaux d’Anick Gagnon (Jolène), de Michel Turcotte (Clyde) et Joseph Stephen (l’étranger).
Pas moins de vingt-six chansons — toutes dans le style country — composent ce spectacle. Évidemment, il est difficile d’avoir une diversité musicale dans ce contexte, mais les chansons sont agréables à l’écoute et parsemées d’innombrables homéotéleutes. En revanche, ce qui gène un peu c’est le manque de musiciens “live” sur scène. De plus, un livret solide aurait été bénéfique à ce spectacle qui ressemble plus à une enfilade de chansons qu’à un “musical” . L’histoire autour du triangle amoureux traîne en longueur et on en décroche rapidement. Mais l’amateur de country sera comblé.
Ce qui manque dans ce musical — à part la faiblesse du livret — c’est une mise en scène convaincante : les entrées en scène se chevauchent avant même la fin d’une scène, et les acteurs immobiles sur scène semblent se demander ce qu’ils font là.
Pourtant, cette création québécoise possède un réel potentiel. Elle s’écoute avec plaisir mais mériterait un vrai livret et une mise en scène.