Frou-Frou les Bains

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Théâtre Édouard-VII - 10, place Édouard-VII - 75009 Paris.
À partir du 24 janvier 2020 : du mardi au vendredi à 21h,  samedi à 16h30 et 21h, dimanche à 16h. Durée : 1h30. Réservations et renseignements : 01 47 42 59 92 ou sur le site du théâtre.

Patrick Haudecœur et sa folle équipe sont à nou­veau à l’affiche avec leur pièce mythique. Cure de rire et thérapie musi­cale garanties : c’est à Frou-Frou les Bains que ça se passe !
1910, jour d’ouverture à Frou-Frou les Bains : les curistes arrivent…mais la sta­tion ther­male n’a plus d’eau ! Quipro­qu­os, sit­u­a­tions absur­des, employés gaffeurs, chan­sons sans queue ni tête et imbroglios déli­rants… Douze per­son­nages hauts en couleur se côtoient dans des sit­u­a­tions absur­des, imprévis­i­bles et déli­rantes qui font le bon­heur du public !

Notre avis : Repren­dre un spec­ta­cle à suc­cès, vingt ans après sa créa­tion, avec la troupe d’origine, est-ce vrai­ment une bonne idée ? Ne prend-on pas le risque d’y voir des comé­di­ens se repos­er sur leurs lau­ri­ers, croy­ant le pub­lic acquis par avance ? Ne peut-on pas crain­dre de les voir jouer sans con­vic­tion une pièce vieillissante ?
Bien au con­traire ! Force est de con­stater que le plaisir de la troupe à se retrou­ver sur scène et à retrou­ver le pub­lic autour de cette farce improb­a­ble est intact. Le spec­ta­cle tient tou­jours la route et c’est dans une grande énergie qu’il se joue et se renou­velle pour notre plus grand bonheur !

La pièce écrite par Patrick Haudecœur est un véri­ta­ble hom­mage à l’opérette du début du XXe siè­cle. Le texte ose les sit­u­a­tions les plus incon­grues et les per­son­nages poussent la chan­son­nette pour un oui ou pour un non. On ne recule devant aucune audace et l’on se délecte d’effets comiques très var­iés. Humour de répéti­tion, effets visuels, comique de sit­u­a­tion, inter­ac­tions avec le pub­lic ou les musi­ciens… savam­ment dis­til­lés tout au long de la soirée, ils se glis­sent et s’enchaînent sans heurts dans la narration.
Dans un véri­ta­ble esprit de troupe, le suc­cès est col­lec­tif. Cha­cun inter­prète avec con­vic­tion son per­son­nage et le rythme ne faib­lit jamais. On regret­tera juste la dic­tion plus qu’aléatoire d’Urbain Can­ce­li­er dont on ne com­prend qu’un mot sur deux et qui nous demande un effort per­ma­nent pour recon­stituer les bouts man­quants. Hormis cela, les quipro­qu­os fonc­tion­nent à mer­veille et les car­ac­tères bien trem­pés des per­son­nages s’opposent avec drô­lerie. Isabelle Tankanil dans son rôle de baronne est par­ti­c­ulière­ment remar­quable ; sa presta­tion frôle la per­fec­tion. Cha­cune des ses inter­ven­tions est un délice : capa­ble de dire des hor­reurs sans jamais tomber dans la vul­gar­ité, elle garde en toute cir­con­stance élé­gance et dis­tinc­tion. Elle en exprime plus d’un seul regard ou d’un sim­ple geste que bien des comé­di­ens par de longs mono­logues, jusque dans les saluts où elle pro­longe l’intrigue avec beau­coup d’humour et sans ostentation.
La présence des musi­ciens sur scène est fort agréable et l’accompagnement de grande qual­ité. Si la justesse vocale n’est pas tou­jours au ren­dez-vous (notam­ment dans les ensem­bles) la bonne humeur qui s’en dégage fait oubli­er les imperfections.

Frou-Frou les Bains, qui nous annonce une cure de rire, tient ses promess­es, on ressort de la salle le cœur léger, la musique en tête et le sourire aux lèvres.

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