Carrie White, une jeune fille de 17 ans, solitaire, timide et discrète, vit un harcèlement sans relâche de la part de ses camarades de classe. Mais son calvaire ne se limite pas à l’école, elle est également malmenée à la maison par sa mère, fanatique religieuse. Alors que les agressions se répètent jour après jour, Sue, une élève de sa classe, décide d’intervenir et tente de mettre fin à ce cycle de harcèlement.
Notre avis : Drôle d’idée que de monter Carrie, spectacle adapté du premier roman de Stephen King, lui-même adapté au cinéma par Brian de Palma en 1976. En effet, la version musicale créée en 1988 fut un flop retentissant. La version proposée est celle de 2012, comme le précise Aliénor Rambaud, metteure en scène. Revue et corrigée par les auteurs d’origine, elle donne davantage de place à la psychologie des personnages et gomme certains effets scéniques spectaculaires de la première version, que vous pourrez découvrir dans un documentaire contant la genèse de ce musical 👇.
Cette nouvelle version, conçue pour Off-Broadway et dont la licence est accessible pour des troupes d’amateurs, a été entièrement traduite en français, et ce n’est pas sans fierté qu’Aliénor Rambaud précise avoir reçu l’aval des auteurs. Alors qu’en est-il ? Si l’histoire reste peu adaptée à une forme musicale, le travail de ces jeunes gens, tous parfaitement investis, fait plaisir à voir. Avec très peu de moyens, ils parviennent à faire vivre cette histoire d’un monstre attachant, cette jeune fille douée de télékinésie, qui subit tant les moqueries de ses camarades de lycée que les brimades d’une mère plus que bigote. Si le frisson n’est pas au rendez-vous, l’observation de la vie compliquée au lycée, avec tout ce qu’elle peut comporter, prime. Les premières menstrues de Carrie, qui n’a jamais été préparée ni même informée, va tenir lieu d’élément déclencheur. Les moqueries sadiques de ses camarades, la crise de sa mère qui, désormais, la considère comme damnée… les tourments de Carrie seront un temps apaisés par la tentative maladroite de sa camarade Sue – pleine de remords après avoir participé au lynchage – de mettre dans ses bras son petit ami pour aller au bal de fin d’année. Sans parler de la vengeance idiote de la peste de service, bien décidée à en découdre. Une histoire qui se prête à toute interprétation psychanalytique… Toutefois, c’est bien le plaisir de chanter, de danser qui motive la troupe. Si chanter sans être sonorisé sur une bande-son constitue un défi relevé avec plus ou moins de bonheur (l’exercice est ardu), saluons une fois encore le dynamisme de la troupe, à qui l’on souhaite tout le meilleur pour ses prochains spectacles. À suivre, donc.
👇 Un documentaire qui retrace la genèse de ce spectacle – tellement haletante qu’elle pourrait donner matière à une pièce à suspens. Le document est en anglais et sa facture globale est moyenne, l’auteur utilisant ad libitum les mêmes plans…