Didier Bailly et Eric Chantelauze, comment définiriez-vous votre spectacle ?
C’est une comédie musicale au sens propre, c’est à dire une pièce de théâtre dans laquelle ce qui est chanté est aussi important que ce qui est parlé, qui demande de l’attention au spectateur , qui, nous l’espérons, apporte de l’émotion et de la joie. On y trouve les fondamentaux des « musicals », le jeu, le chant et la danse s’entremêlent — on a même réussi à glisser un numéro de claquettes — Nous l’avons voulue élégante, sensible et divertissante.
Est-ce que le procédé narratif particulier s’est imposé dès le début ?
Le cahier des charges étant rigoureux : 3 comédiens pour faire exister 15 personnages, nous avons dû très vite imaginer qu’ils seraient tous narrateurs et qu’ils passeraient d’un personnage à l’autre sans changer de costume, mais seulement d’accessoires. Julia Allègre, la costumière, a été très précieuse et inventive dans ses propositions. La Huchette étant un lieu certes mythique mais assez exigu, il a fallu tout le talent d’Erwan Creff au décor et de Laurent Béal aux lumières pour soutenir ce parti-pris. Cécile Bon quant à elle, a magnifiquement chorégraphié le tout. Mais pour réussir le pari, il fallait trois interprètes aussi sincères que virtuoses, ce que sont Charlotte Ruby, Alexandre Jérôme et Edouard Thiébaud.
Avez-vous eu des références particulières durant l’écriture ?
Musicalement, les références sont plutôt du domaine de l’inconscient ! A part deux citations (une de Michel Legrand, une autre de Barbara). Mais elles ne sont là que comme clins d’oeil humoristiques. L’histoire se déroulant en 1923, la musique évoque parfois un one-step, un tango, une java ou une valse romantique. Quant au texte, la référence étant….Gaston Leroux, nous avons tenu à garder le style de l’auteur de façon à ne pas sentir les coutures entre les parties empruntées au livre et les parties de création.
Comment travaillez-vous ?
Sur nos deux collaborations antérieures (La Guinguette a rouvert ses volets et La Jeune fille et l’amour), nous avions seulement travaillé sur les chansons. Cette fois-ci, nous avons eu quatre mois pour écrire et monter le spectacle. Nous avons dû concevoir le livret et les chansons en même temps. Parfois une bribe de musique est là et les paroles naissent d’un rythme ou d’une phrase mélodique. D’autres fois, c’est le texte qui s’impose et qu’il faut mettre en musique.
Avez-vous d’autres projets de théâtre musical ?
Oui. Le grand succès que nous avons eu la chance de connaître depuis juin 2016 à la Huchette nous motive pour continuer. Nous travaillons actuellement sur deux projets dont un pour ce même théâtre à la rentrée 2018.
La Poupée sanglante au Théâtre de la Huchette jusqu’au 25 février.
Lire notre interview de Didier Bailly pour La Guinguette a rouvert ses volets.