Dystopia, Un Poyo Rojo #2

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Théâtre du Rond-Point, 75008 Paris.
Du 11 au 30 octobre 2022. Du mardi au dimanche à 18h30. Relâche : les lundis et le 13 octobre. Durée : 1h10
Réservations en cliquant ici.

Né en 2008 dans une ban­lieue de Buenos Aires, ayant tri­om­phé dans plus de trente pays en quinze ans de tournée inten­sive, l’exploit physi­co-comique de Un Poyo Rojo a enflam­mé le Rond-Point de 2016 à 2021. Bal­let sado-maso hila­rant, bijou d’une extrême lib­erté, irré­sistible dis­tor­sion des sché­mas mas­culins, Un Poyo Rojo se pro­longe avec Dystopia. Le ves­ti­aire des sportifs laisse place à un stu­dio d’enregistrement. Avec cap­teurs, écran vert, vidéo, inter­ac­tiv­ité et autres out­ils mul­ti­mé­dias des nou­velles tech­nolo­gies, deux présen­ta­teurs dressent le por­trait d’un monde asep­tisé, à la per­fec­tion ouatée. Mais les con­tra­dic­tions humaines, les pires tra­vers, finis­sent par envahir les corps, les mou­ve­ments et la scène. Danse, théâtre cor­porel ou cirque savoureux, Dystopia déchaîne sa puis­sance de drô­leries mus­clées, désamorce par le rire, l’effroi des visions futur­istes les plus délirantes.

Notre avis : Dystopia pour­rait être défi­ni comme un spec­ta­cle à con­cept. Les trois créa­teurs, indé­ni­able­ment tal­entueux, nous présen­tent un pan­el d’idées qu’ils explorent tant dans le fond – en abor­dant cer­tains sujets tels que le change­ment cli­ma­tique et le com­bat de la com­mu­nauté LGBTQ – que dans la forme – en jouant avec divers moyens tech­nologiques (pro­jec­tions vidéo, sam­pler, jeux de lumière…). Le tout donne une heure et dix min­utes intéres­santes et agréables à regarder. Néan­moins on ne peut pas dire que nous ayons été trans­portés par l’œuvre. Nous restons un peu sur notre faim. En effet, le spec­ta­cle, à notre avis, manque de sens à pro­pre­ment par­ler. Ce n’est pas un prob­lème en soit, mais cela le devient en rai­son d’un manque d’har­monie entre les idées exploitées et l’u­til­i­sa­tion des con­cepts tech­nologiques. Au bout d’un moment, une sorte d’es­souf­fle­ment se fait sen­tir. Le spec­ta­cle tient alors grâce à la capac­ité d’interprétation d’une galerie de per­son­nages loufo­ques par les deux comé­di­ens – qui prou­vent une nou­velle fois leur tal­ent – mais qui n’est pas suff­isante pour nous faire voyager.

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