1986. Sur le plateau de la sitcom à succès La Villa des désirs, tout bascule lorsque le légendaire Gérard Disson, animateur vedette et producteur adulé, est retrouvé mort dans des circonstances mystérieuses.
Rapidement, la police intervient. Entre flash-back du tournage désastreux, intrigues personnelles et secrets, l’ombre du meurtrier plane sur l’équipe, et l’enquête révèle la face cachée du producteur. Qui avait une raison suffisante pour en finir avec Gérard ? Dans une ambiance décalée, mêlant humour mordant, drame et chansons, Fatal Tournage est une comédie noire pleine de rebondissements. Personne ne sortira indemne et le clap final marquera la fin d’une bien étrange journée de tournage.
Notre avis : Avec Fatal tournage, la compagnie Un Verre de Broadway a fortement remanié le spectacle Coup de projecteur présenté il y a quelques mois. Si Coup de projecteur se déroulait dans l'univers des séries américaines, Fatal tournage nous transporte dans l'univers des sitcoms à la française, avec une galerie de personnages retravaillée. Le public est accueilli par un chauffeur de salle qui le fait s'asseoir afin d'assister au tournage de La Villa des désirs, tout un programme ! Stupeur, le célèbre producteur Gérard Disson (!) est découvert mort dans des conditions suspectes... Le spectateur verra l'envers du décor et assistera en direct à un drôle de huis clos policier.
Les codes des sitcoms sont bien repris. Le personnage de José le chauffeur de salle indique les réactions que le public doit exprimer face à plusieurs rebondissements et répliques. Ces interactions apportent une touche particulière au spectacle, qui joue beaucoup sur la dérision. Joss Costalat incarne également le capitaine Pruneau qui mêlerait volontiers enquêtes et conquêtes. Il se livre à plusieurs acrobaties et cascades impressionnantes, donnant quasiment l'impression que Jackie Chan est sur scène ! Camille Berring et Cécile Chaize font se croiser plusieurs personnages féminins. Cécile Chaize joue notamment le rôle de Vanessa Brillant, comédienne qui vit encore dans l'illusion de sa gloire passée. Une chanson lui donnera d'ailleurs des airs de Stella Spotlight (Starmania). Camille Berring sera tantôt une policière tenace, tantôt une artiste espérant percer avec son projet de scénario sulfureux intitulé Opération tentation. Les différentes lectures de passages de ce "chef-d’œuvre" torride, digne du programme des années 90 Hollywood Night, font monter la température et les rires.
La mise en scène de Nicolas Guépin joue efficacement sur différentes astuces pour garder le rythme du début à la fin, y compris pendant les fréquents changements de rôles et de costumes. Il peut s'appuyer sur un trio d'artistes qui présente à nouveau une belle copie dans les différents volets de la comédie musicale : jeu, chant, danse. Les chansons composées par Simon Orlandi – nouvelles ou déjà existantes – parcourent sans embûche différents registres en conservant un agréable parfum des années 80. Nous l'avions déjà relevé précédemment mais des spectateurs sortent du théâtre en disant que "les chansons restent dans la tête". Preuve que les applaudissements de fin sont bien spontanés et non demandés par le chauffeur de salle.
