Que peut ressentir Camille, une femme de 60 ans qui a passé sa vie à être au service de sa famille, de son travail et qui se retrouve tout à coup face à elle-même ? C’est une femme. Elle a organisé, anticipé, supervisé, consolé, rassuré, contrôlé. Elle s’est impliquée, oubliée. Elle a 60 ans. Sa vie est-elle derrière elle ? Est-il trop tard ? Doit-elle se contenter de vivre ses rêves par procuration et rester dans les cases que la société lui dicte ?
Qui parmi vous a déjà dit un jour : « C’est trop tard. » ? Trop tard pour changer, agir, pardonner, se faire pardonner, faire machine arrière… Et s’il était toujours temps de faire de nouveaux choix, de prendre de nouvelles directions, d’écouter son cœur et de foncer peu importent les doutes, peu importent les règles, tant qu’on est en vie ? Dès l'enfance et à différentes périodes de nos vies, chacun d’entre nous a sûrement déjà dit : « J’aurais dû commencer plus tôt. »
Sur des musiques originales accompagnées de chorégraphies de styles variés allant du rock au funk en passant par la ballade et le tango, c’est un message d’espoir que véhicule Il est toujours le temps, le musical. Voir que les obstacles à surmonter viennent souvent de l’intérieur, que le soutien des proches est une force incroyable à laquelle on ne pense pas toujours, qu’il y a des outils simples et puissants pour nous autoriser à déployer nos ailes. La communication, l’amour inconditionnel, la famille, le courage et l’estime de soi bercent le propos : l’accomplissement et le dépassement de soi quel que soit son âge.
Notre avis : Disons-le d'emblée et sans détour : nous n'avons pas aimé grand-chose de ce spectacle. Si, sur le papier, cette histoire de femme bientôt sexagénaire et fraîchement retraitée qui essaie de se trouver une nouvelle place dans la vie tant au niveau familial qu'en termes d'occupations a tout de la séduisante feel good story – avec ce que ça implique de questionnement sur l'estime de soi, sur la place des seniors, sur la relation mère-enfants, sur le courage à braver ce qu'on s'interdit... –, son traitement nous laisse perplexe. De personnages caricaturaux à des répliques simplistes, d'une trame qui tourne en rond à un humour poussif, tout nous a semblé manquer de profondeur, de réflexion, d'émotion et, disons-le, d'intérêt. Et ni la peinture satirique – à gros traits– d'une école de comédie musicale, ni la référence en passant à Chita Rivera n'auront réussi à capter notre attention... Notons tout de même l'abondance de chorégraphies aux styles variés et exécutées avec entrain – qui nous ont paru prendre le dessus sur les chansons qu'elles accompagnent. Et saluons, en dépit de nos réserves, le travail qu'aura demandé la création d'une œuvre originale, portée par une équipe professionnelle que l'on sent très investie.
