Jacques Perrin est définitivement parti en perm’ à Nantes

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Le comé­di­en, réal­isa­teur et pro­duc­teur Jacques Per­rin est mort ce jeu­di 21 avril à l’âge de 80 ans. Riche d’une car­rière inter­na­tionale, les ama­teurs de comédie musi­cale ont surtout en tête le jeune marin des Demoi­selles de Rochefort qui, ayant peint son idéal féminin, incar­né par Cather­ine Deneuve, man­qua bien de ne jamais le trou­ver… Ter­ror­isé d’avoir à jouer face à des parte­naires qui l’im­pres­sion­naient, arguant qu’il ne savait ni chanter, ni danser, il fal­lut toute la per­sévérance d’un autre Jacques, Demy celui-là, pour le con­va­in­cre d’in­car­n­er Max­ence, jeune homme forte­ment per­ox­y­dé au ten­dre roman­tisme chevil­lé au corps. Et un autre Jacques, Revaux cette fois-ci, de lui prêter sa voix. C’est grâce à lui que Max­ence chan­tonne, après être passé sur la scène de crime de la femme coupée en morceaux, qu’il va en « perm’ à Nantes », jeu de mot capil­laire diverse­ment appré­cié par les autres personnages.

Jacques Demy et Jacques Per­rin sur le tour­nage des Demoi­selles de Rochefort © Ciné-Tamaris

Il cher­chait son idéal féminin ? Jacques Demy lui offre la place de l’im­mor­tel prince idéal pour des généra­tions et des généra­tions. Quelques années après les Demoi­selles, Jacques Per­rin retrou­ve Cather­ine Deneuve et devien­dra son prince char­mant, tout de rouge vêtu pour le film Peau d’âne. Là encore une incar­na­tion mar­quante, toute en finesse, en déli­catesse et en élé­gance. Ces deux rôles n’é­taient, selon ses dires, qu’une « douce par­en­thèse ». Mais quelle par­en­thèse ! Grâce à Ciné-Tamaris, ces films con­nais­sent un suc­cès pub­lic tou­jours renou­velé. Com­bi­nai­son de tant de paramètres, ils n’ont rien per­du de leur pou­voir d’en­chante­ment et Jacques Per­rin n’y est pas pour rien !

Enfant de la balle, Jacques Per­rin a bril­lé comme comé­di­en dans de nom­breux films ital­iens, au début de sa car­rière, puis en France où il n’hési­ta pas à s’en­gager totale­ment, créant très tôt une struc­ture de pro­duc­tion, afin que des films comme Z de Cos­ta-Gavras puis­sent voir le jour. Il s’oc­cu­pa durant neuf ans de « La 25e Heure », case doc­u­men­taire remar­quable. Son amour de la nature lui offrit des paris fous, tous relevés avec panache. Micro­cos­mos, Océans, Le Peu­ple migra­teur, comme autant de vibrants hom­mages à une nature que l’homme mas­sacre. Au ciné­ma, même s’il n’avait pas for­cé­ment le rôle prin­ci­pal, il a su impos­er son charme tran­quille, pérenne. Qui a oublié la scène finale de Ciné­ma Par­adiso où, en quelques plans, il est capa­ble d’é­mou­voir chaque spec­ta­teur, comme s’il ne jouait que pour lui ? Pour en ter­min­er sur ce résumé, il fut égale­ment l’un des maîtres d’œu­vre des Cho­ristes, le film qui devint par la suite un spec­ta­cle musi­cal don­né notam­ment aux Folies Bergère.

France 5 rend hom­mage à cet artiste intè­gre et pro­duc­teur pro­lifique ven­dre­di 22 avril à 21 heures avec la dif­fu­sion du Crabe-Tam­bour, réal­isé en 1977 par Jacques Schoen­do­erf­fer, avec Jean Rochefort, Aurore Clé­ment, Jacques Per­rin, Claude Rich, Jacques Dufilho.

Et Arte dif­fuse dimanche 24 avril à 21 heures les fameuses Demoi­selles. Le film sera disponible sur le site de la chaîne jusqu’au 31 mai.

Écoutez l’émis­sion de France Cul­ture « Affaires cul­turelles » en date du 9 juin 2021. Il y revient, au micro d’Ar­naud Laporte, sur l’ensem­ble de sa carrière.

Pour s’époumon­er avec Jacques Per­rin dans les Demoi­selles, n’ou­bliez pas que l’Écran Pop organ­ise tou­jours ses fameuses soirées « sing along », soit le film en ver­sion karaoké.

 

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