Master class d’Alain Boublil avec Musidrama

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Musidra­ma a pro­posé le same­di 14 jan­vi­er une mas­ter class excep­tion­nelle d’Alain Bou­blil, libret­tiste et paroli­er des plus grands suc­cès de comédies musi­cales créés par des Français dans le monde comme Les Mis­érables ou encore Miss Saigon. Cette “réu­nion ami­cale entre pas­sion­nés”, comme il a préféré l’appeler, s’est déroulée en deux par­ties : tout d’abord une séance de ques­tion-réponse avec le pub­lic présent dans la salle de La Générale à Mon­treuil puis une par­tie chan­tée avec des chanteurs des ate­liers Musidrama.
Durant cet échange, Alain Bou­blil a partagé son expéri­ence et a fait une rétro­spec­tive de son tra­vail aux côtés, entre autre, de Claude Michel Shön­berg, com­pos­i­teur. Il a ain­si évo­qué les comédies musi­cales West Side Sto­ry et Jesus Christ Super­star lui ayant don­né l’idée d’écrire de l’album de La Révo­lu­tion Française en 1973, devenu par la suite un spectacle.

Il était bien évidem­ment dif­fi­cile de ne pas par­ler de la comédie musi­cale Les Mis­érables à pro­pos de laque­lle Alain Bou­blil a partagé de nom­breuses anec­dotes : la co-écri­t­ure dans sa ver­sion orig­i­nale française, la ré-écri­t­ure pour la nou­velle ver­sion de 1991, puis l’écriture d’un nou­veau morceau pour le film (« Sud­den­ly »). Lorsqu’il lui est demandé son avis sur la prochaine tournée des Mis­érables en Con­cert, celui-ci répond qu’il trou­ve sur­réal­iste de ne pas avoir été con­tac­té par les pro­duc­teurs, prenant un sérieux risque financier en ne deman­dant pas l’autorisation aux prin­ci­paux intéressés.
Alain Bou­blil a égale­ment men­tion­né Miss Saigon, co-écrit en anglais d’après sa ver­sion française, dont il pense que ce serait le spec­ta­cle qui plairait le plus à un pub­lic français, mais que sa pro­duc­tion dans l’état actuel à Paris ne serait pas pos­si­ble sans devenir un gouf­fre financier. Enfin, il a annon­cé tra­vailler en ce moment sur une adap­ta­tion de Mar­guerite (com­posé par Michel Legrand) pour le pub­lic français.

Après cette ses­sion, Samuel Sené, directeur artis­tique de Musidra­ma, a annon­cé le début de la par­tie chan­tée de la mas­ter­class. Les dif­férents artistes ont ain­si inter­prété plusieurs chan­sons écrites par Alain Boublil :
“J’avais rêvé” — Les Mis­érables, inter­prété par Raphaëlle Saint-André (Hash­tags! Le musi­cal, Pierre et le loup, à cha­cun son loup)
“Why God Why” — Miss Saigon, inter­prété par Stanis­las Clé­ment (Hash­tags! Le musi­cal, Chan­tons la Reine des Neiges)
“I Still Believe” — Miss Saigon, inter­prété par Sophie Da Cos­ta et Elodie Pont (Madi­ba, Flop, le musi­cal)
“I’m Mar­tin Guerre” — Mar­tin Guerre, inter­prété par Harold Simon (L’Eventreur, Les Secrets de Barbe-Bleue)
“How Many Tears” — Mar­tin Guerre, inter­prété par Raphaëlle Arnaud (Mam­ma Mia!, Kid Manoir)
“Woman” — The Pirate Queen, inter­prété par Alice Pech (Opéra de Lille).

A chaque pas­sage, ils ont pu recevoir de pré­cieux con­seils de la part d’Alain Bou­blil. Par­mi les enseigne­ments à retenir de ces presta­tions, l’ap­pro­pri­a­tion des chan­sons reste son cheval de bataille et l’un des moyens pour y arriv­er serait d’oublier que ce sont des paroles chan­tées. Don­nant des détails sur chaque morceaux, le libret­tiste a ten­té de guider et de clar­i­fi­er les inter­pré­ta­tions de chaque chanteur.

Avant de finir la mas­ter class, Alain Bou­blil a partagé son point de vue sur la comédie musi­cale en France, par­lant de l’obsession actuelle de faire con­naître les chan­sons avant que le spec­ta­cle ne soit créé et pen­sant que ce sys­tème arrive à bout. Il pense cepen­dant que des vraies pièces de théâtre chan­té finiront par pren­dre le pas, et qu’il remerciera alors ces spec­ta­cles d’avoir per­mis d’y arriv­er. Il a recon­nu cepen­dant qu’ils étaient les pre­miers à avoir fait ce genre de spec­ta­cle avec La Révo­lu­tion Française, à la dif­férence qu’il y avait dans celui-ci l’intention de drama­tis­er le tout.

Alain Bou­blil et les chanteurs de Musidra­ma © Anne Barot

Samuel Sené et toute l’équipe de Musidra­ma méri­tent d’être félic­ités et soutenus pour avoir ren­du cette mas­ter class, ain­si que toutes les autres, possible.