C’était un événement très attendu. Vingt-cinq ans après sa création au Palais des Congrès le 16 septembre 1998, Notre-Dame de Paris, la célèbre comédie musicale française et l’un des grands succès du genre à travers le monde, fête ce notable anniversaire au David H. Koch Theater du prestigieux Lincoln Center de New York. En français avec des surtitres anglais.
Bien qu’ignorée par une presse quotidienne plus prompte à s’intéresser aux œuvres censées rester plus longtemps à l’affiche, Notre-Dame de Paris, l’œuvre emblématique de Richard Cocciante et Luc Plamondon, a fait l’unanimité des publications dites secondaires, dont l’importance auprès du grand public n’est pourtant pas à minimiser.
C’est ainsi que David Walters, écrivant pour The Front Row Center, une plateforme Internet qui fait un tour d’horizon hebdomadaire des spectacles et attractions multiples donnés à New York, l’a décrit en ces termes qui en disent long : « C’est de l’opéra grandiose, un peu Cirque du Soleil, du drame historique pop-rock, du théâtre musical, du spectacle, de la danse extrêmement physique, c’est Notre-Dame de Paris… Je vais l’appeler “spectacle musical”. Je n’ai jamais rien vu d’une telle grandeur. Le décor est celui d’une cathédrale dans toute son élévation qui permet à l’action de se poursuivre jusque dans les cintres tout en demeurant intime. La musique est un mélange de classique et de pop-rock qui non seulement fait avancer l’action, mais contient la symétrie d’une style poétique sur des images remplies d’émotion. La chorégraphie est étonnante dans son aspect purement physique, qui cadre avec les sentiments et les conflits internes des personnages. Les lumières créent des images magnifiques du cadre de l’action et des acteurs, et accentuent les mouvements et les pauses. Les costumes sont légers, ils caractérisent bien les personnages tout en leur permettant de manifester leur individualité… Ce spectacle immense, de par son livret, sa musique, sa vision, sa mise en scène et sa qualité vocale, restera dans vos mémoires pendant longtemps. »
Quant à Eli Johnson, dans un commentaire publié par Substack, un site Internet qui explore l’actualité au travers de thèmes variés, y compris le spectacle vivant, il écrit : « Entièrement chantée du lever de rideau jusqu’à la fin, l’œuvre […] se révèle être une admirable production pleine de beauté, même si elle a parfois du mal à exploiter les moments les plus profonds du récit de Victor Hugo… Mais là où elle réussit pleinement, c’est dans sa chorégraphie étonnante et dans ses décors de toute beauté… C’est un spectacle de grande valeur que les amateurs d’opéra et de ballet apprécieront, ce qui explique peut-être pourquoi il est présenté dans le cadre d’une salle où le New York City Ballet se produit d’ordinaire. »
Mais la palme revient à Hi Class Living, un magazine de haute qualité, qui titre « Notre-Dame de Paris est à nouveau un triomphe au Lincoln Center » pour un article qui ne mâche pas ses éloges : « Après avoir eu le privilège de voir ce spectacle pour la troisième fois, nous pouvons dire en toute honnêteté qu’il nous a laissé totalement sous le charme après chaque représentation. Sa magie et son attrait sont de plus en plus prégnants, et nous attirent chaque fois davantage dans cet univers captivant. Les interprétations sans cesse plus réalistes, ainsi que les décors incroyables, tout dans cette présentation continue de charmer et d’étonner. De ses danses rock aux moments lyriques pleins d’émotion, les moments musicaux explorent tout une palette de sentiments. Angelo Del Vecchio dans le rôle de Quasimodo, le sonneur de cloches complètement défiguré, est absolument sensationnel. Sa voix rauque donne des frissons dans le dos, et fait fréquemment pleurer la salle. À ses côtés, Elhaida Dani est resplendissante en Esmeralda, la séduisante et tragique héroïne qui devient un objet de désir pour de nombreux hommes… Le spectacle atteint son climax lorsqu’à la fin, le public debout en demande plus ; tous les artistes, Gian Marco Schiaretti en tête, s’unissent pour offrir un dernier “Temps des cathédrales” qui vient toucher durablement au cœur les spectateurs de cette extraordinaire représentation. »
La pièce, qui devait rester à l’affiche jusqu’au 9 juillet a ajouté plusieurs représentations jusqu’au 16 juillet, date de sa fermeture maintenant annoncée. Et, bien sûr, rendez-vous cet automne au Palais des Congrès.