Que d’espoir ! Cabaret théâtral

0
73

Théâtre de l’Atelier – Place Charles Dullin, 75018 Paris.
À partir du 24 avril 2025.
Du mardi au samedi à 21h, le dimanche à 16h.
Pour en savoir plus et réserver, cliquez ici.

Valérie Lesort, artiste prolifique multiprimée aux Molières pour son univers visuel unique, s’empare des cabarets du dramaturge israélien Hanokh Levin, maître incontesté de la satire. Dans une mise en scène riche en inventivité plastique faite de transformations à vue et de costumes signés Carole Allemand, se déploie une galerie de personnages tout aussi démesurés que désarmants de tendresse, en proie à leurs angoisses existentielles. Drôle et philosophique, cette comédie humaine ponctuée de chansons de l’auteur réinterprétées en live par Charly Voodoo – célèbre créature travestie du Cabaret Madame Arthur – promet de transcender les codes du cabaret traditionnel.

Notre avis : Le spectacle, en partie musical, se compose d’une suite de sketches visuellement épatants. Dans ce registre, le talent de Valérie Lesort, plasticienne devant l’éternel, n’est plus à démontrer et, là encore, elle sait s’entourer d’une équipe formidable de manière à provoquer des images drôles et dérangeantes. En effet, les multiples postiches sur les différentes parties du visage ou du corps, sans parler des perruques en plastique dans le plus pur style Playmobil, décollent les personnages de la réalité pour les propulser dans une dimension parallèle, même si cette dernière traite de sujets bien quotidiens.

L’auteur Hanokh Levin a le désespoir chevillé au corps et si l’on rit, c’est jaune. Le choix de Valérie Lesort, qui signe la mise en scène et joue en alternance dans le spectacle, s’est porté sur des sketches qui mettent en avant un désespoir qui peut finir par lasser, puisque l’espoir du titre ne peut exister dans cette vie. Le dernier tableau se termine d’ailleurs devant des tombes – le message ne pourrait être plus clair. Par ailleurs, elle n’hésite pas à verser dans le graveleux en proposant un personnage récurrent, que l’on croirait échappé des Bodins, dont les dessous souillés et les divers soucis d’hygiène sont censés amuser. Tout cela finit par frôler l'anecdotique, là où nous aurions pu attendre davantage de vigueur et moins de facilité. Avouons-le : la répétition lasse et ce désespoir évoqué plus haut qui nimbe l’intégralité du spectacle finit par le desservir. « L’Aquoiboniste » cher à Gainsbourg montre ses limites. Retenons le talent protéiforme de la troupe – chacune et chacun incarnant moult personnages –, la plume acerbe de l'auteur et des morceaux musicaux plutôt truculents.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici