Rachel Stanley émerveille de nouveau dans 42nd Street

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Nous avions rencontré Rachel Stanley à l'occasion des représentations de Funny Girl, elle y incarnait avec maestria la mère de Fanny Brice. Il était prévu qu'elle revienne à Paris quelques mois après la fin des représentations, mais un virus à impact planétaire en a décidé autrement. C'est donc en ce mois de décembre que nous avons le plaisir de la retrouver pour la reprise au théâtre du Châtelet de 42nd Street.

Par­lez-nous de votre rôle : qui est cette Dorothy Brock ?
C’est une star qui vieil­lit, elle n’a pas con­nu le suc­cès depuis dix ans. Le spec­ta­cle se déroule au moment du pic de la Grande Dépres­sion, en 1933, et le seul moyen pour que le spec­ta­cle con­tin­ue c’est que son sug­ar dad­dy allonge l’ar­gent tant qu’elle en est la vedette. En coulisse, on voit qu’elle a des ren­dez-vous secrets avec son amant, Pat Den­ning, et elle lutte con­tre cette sit­u­a­tion : elle aime cet homme et ne peut pas vivre sans lui même si leur liai­son est secrète, tout en s’ac­crochant à sa célébrité dont elle a bien con­science qu’elle se fane. Elle est prin­ci­pale­ment très mal­heureuse, ce qui la rend, bien sûr, dif­fi­cile à vivre et colérique. On la voit tout au long lut­ter con­tre Julian Marsh, le met­teur en scène. On finit par décou­vrir une part d’hu­man­ité chez elle.

Vous êtes une famil­ière de ce musi­cal dans lequel vous avez déjà joué. Par­lez-nous de votre expéri­ence sur 42nd Street
Ce spec­ta­cle tient une grande part dans mon cœur. Ce fut l’un des pre­miers musi­cals que j’ai vus dans le West End quand j’avais 12 ans et j’avais le pressen­ti­ment que je devais en faire partie.
42nd Street fut mon pre­mier boulot lorsque je suis sor­tie de l’é­cole du spec­ta­cle à 18 ans. J’é­tais dans la troupe mais aus­si la dou­blure pour le rôle de Peg­gy Sawyer. Je lui ressem­blais beau­coup : si jeune, impa­tiente, les yeux écar­quil­lés, avec des rêves énormes. Il y a une scène à l’acte 2 dans laque­lle je joue avec la mer­veilleuse Emi­ly Lang­ham (qui joue Peg­gy au Châtelet) et j’ai l’im­pres­sion de me voir dans le passé, ça m’émeut beau­coup ; je suis désor­mais rodée au rôle de Dorothy Brock mais il reste tou­jours un peu de Peg­gy dans mon cœur… C’est adorable de pass­er le flam­beau à la nou­velle génération.
Donc ça compte beau­coup pour moi, par plusieurs aspects, et je suis telle­ment heureuse que cela mar­que mon retour sur scène après mon com­bat con­tre la maladie.
Je regrette que ma mère ne puisse pas voir cela : elle aimait telle­ment ce spec­ta­cle. Je sup­pose qu’elle a désor­mais les meilleures places du théâtre.

Quand avez-vous décou­vert 42nd Street, était-ce par le film ou par l’adap­ta­tion sur scène ?
Comme je dis­ais, j’ai décou­vert 42nd Street quand ma mère m’a emmenée le voir dans le West End. Elle avait aus­si pour habi­tude le same­di de s’asseoir avec moi pour regarder de vieux films, et je me rap­pelle avoir regardé le film orig­i­nal avec Ruby Keel­er, Gin­ger Rogers et Dick Powell.

Quelle est votre chan­son préférée dans 42nd Street ?
C’est dif­fi­cile de choisir une chan­son préférée : il y en a telle­ment… Je dirais prob­a­ble­ment que « About a Quar­ter to Nine » est ma mélodie préférée…

Qu’est-ce que vous écoutez ou chantez comme numéro de comédie musi­cale lorsque vous vous sen­tez un peu déprimée ou, au con­traire, en pleine forme ?
Toutes les grandes chan­sons de musi­cal me ren­dent heureuse, et aus­si tous les thèmes joués par des orchestres… J’adore Ella Fitzger­ald… Si je me sens triste, j’aime écouter, par exem­ple, Judy Gar­land dans « Life’s a Bowl of Cherries ».

Vous venez jouer en France pour la deux­ième fois. Quels con­seils don­ner­iez-vous à un com­pa­tri­ote anglais qui jouerait pour la pre­mière fois devant un pub­lic français ?
Eh bien je lui dirais de savour­er la chaleur du pub­lic français. Et aus­si d’être très clair dans la façon de racon­ter l’histoire.

Que souhaitez-vous pour 2023 ?
Mon souhait serait de rester en bonne san­té… et d’avoir la sur­prise de recevoir du tra­vail mer­veilleux. C’est l’une des choses intéres­santes dans notre méti­er : on ne sait jamais ce qui nous attend, mais bien sûr, c’est aus­si dif­fi­cile et stres­sant de ne pas savoir quand votre prochain salaire tombera ; ce qui est cer­tain, c’est que ça nous main­tient debout, ça nous fait aller de l’a­vant. Et ça ne me dérangerait pas de revenir dans cette belle ville de Paris pour un autre mer­veilleux spectacle 😉

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