Livret, musique & paroles : Jonathan Larson.
Mise en scène : Sarah Serres & Manon Lorre.
Arrangements musicaux : Steve Skinner.
Concept original & paroles additionnelles : Billy Aronson.
Les dernières heures d’un quartier pauvre et marginal du NY des années 90. Dans cette réécriture de la Bohème (Puccini), un groupe de jeunes gens, artistes et intellectuels en tout genre, se bat pour survivre en pleine épidémie de Sida. Le narrateur, Mark, dévoile les liens qui se font et se défont, et les secrets de ce quartier qui peu à peu se transforme et les exclut.
Notre avis : Depuis 3 ans, la compagnie 27 Saville s’emploie à faire découvrir au public français des œuvres américaines portées par de jeunes artistes. La compagnie s’attaque cette fois au cultissime Rent, le musical le plus mythique des années 90. De fait, les partis pris situent la production actuelle du côté de la version originelle. Mise en scène, langue anglaise, décor et gestuelle rappelleront clairement la création de 1996 aux amateurs les plus éclairés.
Pour permettre à un maximum d’artistes de la troupe de jouer, trois distributions se succèdent au fil des 6 représentations. Ce système, si généreux soit-il, trouve malheureusement ses limites dans des interprétations aux niveaux hétérogènes. Des talents se dévoilent toutefois et on remarque d’ores et déjà certaines prestations, notamment celles de Jessica Capon (Maureen), Lucile Pouthier (Joanne), Shanice Sloan (Mimi) ou Dong Xu (Mark). Alors oui, il y a quelques fausses notes, quelques faiblesses ici et là ou quelques partis pris discutables. Mais au-delà de ces défauts, la production présentée actuellement est plutôt réussie. De prime abord, elle possède un élément remarquable — des musiciens — qui participent pleinement à la réussite du spectacle et lui offrent la dose de rock n roll requise. Autre atout majeur, la Compagnie 27 Saville réunit exclusivement des passionnés. Et en tout état de cause, ils portent l’œuvre de Jonathan Larson avec une profonde générosité, une énergie communicative et l’insolence de la jeunesse. Ils touchent ainsi l’essence même de Rent, ce qui constitue une raison suffisante d’aller partager leur Vie Bohème !