Mise en scène & chorégraphie : Stéphane Jarny.
Scénographie : Stéphane Roy.
Avec : Fauve Hautot & Nicolas Archambault.
Résumé : Saturday Night Fever, le spectacle musical évènement, pour la première fois à Paris et dans toute la France, à partir du 09 février 2017 !
A l’occasion des 40 ans du film culte Saturday Night Fever, qui révéla John Travolta et fit des Bee Gees les rois du disco, Jean Yves Robin, Roberto Ciurleo, Nicole et Gilbert Coullier s’associent pour adapter sur scène Saturday Night Fever.
Cette toute nouvelle création, inédite en France, relatera l’histoire de Tony Manero, jeune Italo-Américain de Brooklyn qui ne vit que pour la danse et tombe amoureux de la belle Stéphanie… Proche du film, ce spectacle musical, festif, avec de gros effets visuels mettra à l’honneur à travers des personnages forts et poignants la musique, la danse et la fête, grâce notamment aux tubes issus de la bande originale cultissime du film revisités par des DJ et artistes les plus courus du moment.
Notre avis : Le Palais des Sports, ou plutôt le Dôme de Paris, propose l’adaptation du film de 1977 en français, paroles des chansons mises à part. Comment faire pour évoquer cette histoire de jeune ouvrier italien qui s’échappe dans la danse chaque week-end et brigue la première place du concours organisé par la boîte de nuit où il a ses habitudes ? Le film décrivait en effet, avec humour et une certaine cruauté, un milieu particulier, les rêves à portée de main, mais rendus compliqués par la vie. Difficile de rendre compte d’un récit plus subtil qu’il n’y paraît à première vue. Et dans une salle gigantesque, qui plus est.
Alors le choix s’est porté sur un classique du genre musical : le maître de cérémonie qui va raconter l’intrigue, histoire de gagner du temps… Il ira même, en ouverture de spectacle, jusqu’à attribuer les divers rôles. Cela permet d’organiser l’entrée en scène de la vedette Tony Manero, interprétée avec décontraction par le québécois Nicolas Archambault, qui s’est départi de son accent. Rapidement la danse se trouve au centre du spectacle. Elle tenait une large place dans le « premier film disco », sans pour autant être primordiale. Les chansons du film se retrouvent ici souvent modernisées et interprétées par des artistes de talent, mais il faut dire que les timbres des Bee Gees restent indissociables de ces airs qui ont marqué une époque. Fauve Hautot et son partenaire éblouissent par leur technique de danse, plutôt acrobatique, largement épaulés par une distribution au diapason. Les danseurs se montrent moins à l’aise dans la comédie. Le metteur en scène a pour sa part choisi plusieurs moyens pour la partie théâtrale : le jeu entre les comédiens, de manière traditionnelle, mais aussi, pour évoquer les joutes entre Tony et ses parents, entre l’acteur et un film projeté à chacune de ces séquences. Pourquoi pas, même si ce n’est pas idéal pour provoquer une empathie avec les personnages. Les parties les plus sombres du récit — sous ses airs bravaches, l’impossibilité de l’ami de Tony d’assumer la grossesse de sa petite amie, Tony et Stéphanie n’appartiennent pas à la même classe sociale — pâtissent d’un traitement assez superficiel. D’ailleurs lorsque le spectacle se termine, par un happy end assez expédié, les spectateurs comme les comédiens semblent surpris. Tout est concentré vers la danse (à tel point que le public est appelé à danser également, notamment après l’entracte). Donc le sol lumineux de la discothèque est bien là, la gestuelle ad hoc. De quoi retrouver les bases. Destiné à un large public, avec un très gros son (attention si vous êtes fragiles des oreilles), le spectacle n’a d’autre prétention que de divertir.