Aime-moi

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La Scala – 13, boulevard de Strasbourg, 75010 Paris.
Du 3 février au 23 juin 2025.
Renseignements et réservations sur le site de La Scala.

Aime-moi est le réc­it en mots, en musique et en chan­sons d’un road trip mys­tique et poé­tique, de la côte Est à l’océan Paci­fique. Fabi­en Ducom­mun qui fut le « Sol­dat Rose » de Louis Che­did, à Paris et en tournée, revient sur scène accom­pa­g­né du gui­tariste Jean-François Pri­gent et reprend les chan­sons mythiques des croon­ers des années cinquante.

Suite à un revers de for­tune, Fabi­en est embar­qué presque mal­gré lui dans une tra­ver­sée soli­taire des États-Unis, au volant d’une vieille Chevro­let qu’il nomme Princesse. Ce tra­jet, vécu comme un mau­vais con­cours de cir­con­stances, prend peu à peu la tour­nure d’un voy­age ini­ti­a­tique. À mesure que les kilo­mètres défi­lent, les sou­venirs mar­quants qui ont jalon­né sa vie refont sur­face. Aux com­man­des de sa mon­ture d’acier, au hasard de ren­con­tres qui rejouent en miroir les scènes fon­da­tri­ces de sa vie, il n’a d’autre choix que de se con­fron­ter aux fan­tômes de son passé.

Notre avis : Il est à New York, il est comé­di­en, il doit très prochaine­ment décrocher un rôle impor­tant, mais son agent, qui l’ap­pelle depuis Paris, lui annonce la mau­vaise nou­velle : pas pris. Rien ne l’at­tend en France, il trou­ve l’oc­ca­sion d’une virée dans une voiture pas comme les autres. Livré à sa soli­tude et à ses infor­tunes, il vit, au rythme épuisant d’heures de con­duite, des expéri­ences nou­velles tout en évo­quant son passé. Sur fond de paysages d’au­toroutes et de lieux inso­lites ressur­gis­sent les échecs, les trau­ma­tismes, les com­plex­es mais aus­si les pre­miers émois et les déci­sions importantes.

L’assem­blage des pièces de ce texte puz­zle, entre sou­venirs et présent, entre intim­ité et banal­ité, trou­ve sa force dans la sen­si­bil­ité qui s’en dégage. Une gui­tare élec­trique, qui nappe le réc­it, nous plonge avec bon­heur dans l’at­mo­sphère de cette tra­ver­sée améri­caine, tout comme les chan­sons, piochées chez Sina­tra et Elvis, qui ponctuent la narration.

Au rythme sere­in et apaisant de la gui­tare de Jean-François Pri­gent répond la voix claire, mi-croon­er mi-angélique de Fabi­en Ducom­mun, égale­ment auteur du texte. Mal­gré ses soubre­sauts, cette épopée qui vient adoucir les affres du passé se vit dans un apaise­ment qui évite tout pathos. L’indé­ni­able émo­tiv­ité du per­son­nage comme de son inter­prète, accen­tuée par la prox­im­ité à la scène qu’of­fre la petite salle de La Scala, fait de ce spec­ta­cle une ren­con­tre touchante et d’une irré­sistible sincérité.

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