Une nouvelle adaptation cinématographique de Kiss of the Spider Woman a été présentée au Festival de Sundance en janvier. Sa sortie dans les salles aux États-Unis est annoncée pour le 10 octobre prochain.
La première adaptation pour le cinéma, en 1985, du roman homonyme de l'auteur argentin Manuel Puig avait été très favorablement accueillie. William Hurt avait notamment reçu l'Oscar du meilleur acteur pour son incarnation mémorable de Luis Molina, un homosexuel incarcéré dans un pays sous le joug d'une dictature fasciste.
Contrairement à cette première version cinématographique qui date d'il y a déjà quarante ans, la nouvelle adaptation est musicale. Elle s'inspire en effet de la pièce musicale à succès créée en 1990 qui a triomphé à Broadway de 1993 à 1995, raflant au passage sept Tony Awards, dont ceux du meilleur musical, du meilleur livret (Terrence McNally), de la meilleure partition originale (John Kander et Fred Ebb), de la meilleure actrice (Chita Rivera), du meilleur acteur (Brent Carver) et du meilleur acteur dans un second rôle (Anthony Crivello).
Dans cette nouvelle adaptation, Tonatiuh Elizarraraz incarne Luis Molina, un homosexuel qui purge une peine de prison pour corruption sur mineur et qui, pour échapper à l'horreur quotidienne, se raccroche à un monde imaginaire dominé par la figure d'une actrice fabuleuse. Diego Luna joue Valentin Arregui, un révolutionnaire torturé pour ses idées marxistes, qui partage la cellule de Molina. Et le rôle-titre, cette Femme araignée énigmatique au baiser fatal, a été confié à rien moins que la diva Jennifer Lopez, à laquelle le public du Festival de Sundance a offert une standing ovation.
À la réalisation, William Condon n'en est pas à son premier Kander & Ebb puisqu'il a signé le scénario de Chicago ; toujours, au rayon film musical, cette fois-ci derrière la caméra, citons Dreamgirls et La Belle et la Bête avec Emma Watson et Dan Stevens. Ajoutons que la société de production de Ben Affleck et Matt Damon est de la partie.
Dans le contexte répressif qui prévaut depuis l'arrivée à la Maison-Blanche de son actuel occupant, on ne doute pas qu'un tel film, tout comme le roman publié en Argentine il y a presque cinquante ans qui l'a inspiré, s'affichera fièrement et politiquement comme un hymne à l'inclusion et la diversité.
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