Valérie Lemercier

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Théâtre Marigny — Carré Marigny, 75008 Paris.
Du 15 octobre 2025 au 3 janvier 2026.
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La classe et La grosse connerie. Les 2 !

Notre avis (représentation du samedi 22 novembre 2025, 20h30) : C’est une salle fébrile qui attend son idole en ce samedi soir de frimas. L’injonction, enregistrée avec une voix digne du père Fouras, à ne pas utiliser le portable durant le spectacle contre une promesse que l’être aimé arrive dans votre vie avant la fin du mois, se concrétise effectivement puisque Valérie Lemercier déboule sur scène sur l’air de « À la file indienne », et le public exulte. Le spectacle s’ouvre et se clôt en musique avec une chanson au texte du type préventif dont nous vous laisserons découvrir le message, ô combien pertinent.

Entre ces deux moments, une heure et demie de sketchs et une bonne dizaine de portraits où l’humour s’invite au détour d’une phrase, d’une mimique, voire des deux. Le sens de l’observation de l’artiste et la manière dont elle parvient à faire siens les travers de ses contemporains n’a rien perdu de sa pertinence et de son mordant. Dix ans après son dernier one woman show, la retrouver provoque un plaisir irrésistible. L’humour est toujours aussi caustique, le trait toujours ciselé. Nous pouvons même considérer le terme « sketch » dans son sens anglais, soit comme le croquis, le portrait et rapprocher la vivacité de l’artiste à celle de la regrettée Claire Brétecher.

Le public guette bien entendu le moment où la transgression va surgir. Il n’a pas à attendre longtemps puisque dès le premier sketch, celui de la paysanne normande très au fait des activités plus ou moins licites de ses voisins, évoque son passé à la ferme et la manière dont elle devint une championne en calcul mental. Là encore c’est du teasing : il vous faudra voir le spectacle pour avoir la réponse. Le futur mariage de deux hommes, organisé par une « wedding planner » particulièrement efficace, l’accueil au restaurant, aussi dessalé que l’addition doit être salée, la réapparition magistrale de la famille de la Renardière (spoiler : Béné est dans la salle), provoquent une nouvelle vague de fou rire. Sans oublier cette copropriétaire qui s’investit bien trop dans la vie de son immeuble et notamment dans l’utilisation du lombricomposteur collectif. Chaque portrait est le mélange savamment dosé entre la caricature, parfois féroce, et une dimension plus sérieuse, voire tragique à l’instar de cette gamine – un incontournable – délaissée par sa mère prix Goncourt et de son dialogue avec sa baby-sitter. Vous l’aurez compris, c’est du grand art… et le public de supplier son idole d'une part d'ajouter des dates (le spectacle affiche quasiment complet) et de ne pas attendre encore dix ans avant de remonter ainsi sur scène.

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