Résumé : Pierre Lericq, dans ce nouvel opus, s’inspire du mythe d’Orphée et Eurydice. Les deux protagonistes de cette histoire ne sont que deux saltimbanques égarés. Bernard s’est mis en tête de sauver le monde en racontant à l’humanité entière l’histoire d’Orphée et Eurydice, pour que les hommes n’aient plus jamais envie de regarder en arrière mais droit devant, pour inventer une autre humanité ! Jeannine, elle, l’accompagne par jeu… Dans cette épopée, ils vont incarner tous les personnages, passant du chant au théâtre, de l’enfer au paradis, de la poésie au burlesque, dans un rythme échevelé fait d’extravagance, d’énergie musicale et de fantaisie verbale.
Notre avis : La troupe des Epis noirs est une habituée des lieux. Elle nous présente une version bien personnelle du mythe grec avec malice, drôlerie et tendresse. Ne vous attendez pas, donc, à une lecture classique, pesante. Ici tout file, au rythme de deux vélos lancés à pleine vitesse ! Dans cette petite salle du Paradis, à la taille idéale pour jouer la proximité avec les deux comédiens, le temps semble filer plus vite qu’ailleurs. Emportés par la fougue, la poésie, les jolies chansons distillées durant ce spectacle, les spectateurs, dont certains sont mis à contribution — exercice de lecture à prévoir — se laissent séduire avec délectation. Nul question ici d’explorer un mythe sérieusement mais, comme à leur habitude, les Epis Noirs proposent ce regard décalé, où les petites gens côtoient les demi dieux. La mise en scène, usant d’une scénographie soignée, stimule l’imaginaire de chacun. Un beau moment.