Kathleen Fortin — Passionnément amoureuse… du théâtre musical !

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Kath­leen Fortin dans le rôle de Ger­maine Lau­zon © Mélanye Bernier

Nous avons eu le plaisir de vous voir en Bet­ty Bird dans Demain matin, Mon­tréal m’attend. Que retenez-vous de ce rôle ?
Cela a été un beau cadeau. C’est tou­jours un grand plaisir de revis­iter les clas­siques de Michel Trem­blay et je suis très heureuse que René-Richard Cyr ait pen­sé à moi. Au départ, il me trou­vait trop jeune pour ce rôle mais j’ai su le con­va­in­cre ! Même si ma présence sur scène était min­ime, j’ai adoré jouer Bet­ty Bird, cette femme qui a souf­fert de la trahi­son de sa meilleure amie ain­si que la perte de son “homme”. J’aime jouer ces per­son­nages rich­es et pro­fonds. Quand j’ai la chance de jouer et de chanter, c’est un très grand bon­heur pour moi.

On vous retrou­ve sur scène dans Belles-Soeurs, mais dans un nou­veau rôle ?
Il faut dire que repren­dre Belles-Soeurs, c’est déjà un cadeau en soi. J’ai telle­ment de plaisir à faire par­tie de ce spec­ta­cle que je pour­rais le jouer toute ma vie ! J’ai eu un immense plaisir à jouer Des Neiges, mais lorsqu’on m’a pro­posé de repren­dre le rôle de Ger­maine Lau­zon, que j’avais déjà inter­prété au pied levé à Paris, je n’ai pas pu refuser. Peu importe le per­son­nage que je jouerai dans cette pièce, j’aurai tou­jours du plaisir à le faire. Ceci dit, jouer Ger­maine, c’est un peu un fan­tasme… Il y a quelque chose de mythique dans ce per­son­nage qui fait par­tie de notre dramaturgie.

Repren­dre un tel rôle peut inciter le pub­lic à com­par­er… Est-ce que cela vous fait peur ?
Je devrais peut-être (rires), mais non ! Je joue tou­jours tous mes per­son­nages avec le coeur. Que j’aie une ligne à défendre ou un livret com­plet, j’aime mes per­son­nages. Ils sont incroy­ables. Par ailleurs, je me com­pare rarement aux autres. Je préfère me sur­pren­dre moi-même car c’est là que réside mon plaisir d’actrice. Il est pos­si­ble que le pub­lic fasse une com­para­i­son mais ça ne m’at­teint pas néces­saire­ment. À mon avis, nous avons tous nos forces, nos faib­less­es et nos couleurs et c’est ce qui est beau au théâtre, l’effet d’humilité. Je joue main­tenant ce per­son­nage, mais il y en a eu 20 ou 50 avant moi et il y en aura 20 ou 50 après moi. Je dois être en paix avec moi-même car je me donne tou­jours à 200 % pour cha­cun de mes personnages.

Que ressen­tez-vous lorsque vous voyez Jade Bruneau inter­préter Des Neiges ?
Cela me touche. C’est une très bonne amie à moi et je me sens comme une maman vis-à-vis d’elle (rires). Lors des répéti­tions, je me dis­ais “Ah je ne pour­rais plus chanter “Mon vendeur de brosse” et j’ai eu un genre de ver­tige. Mais ce n’était pas parce que quelqu’un allait me rem­plac­er, c’é­tait surtout parce que Jade est for­mi­da­ble. J’aime la regarder jouer, avec ten­dresse et amour.

Com­ment se sont passées les retrou­vailles avec la troupe de Belles-Soeurs et avec le public ?
C’é­tait comme si nous ne nous étions jamais quit­tés ! Nous sommes très heureuses de nous retrou­ver et de coller nos tim­bres (rire). Partager cette expéri­ence avec elles c’est for­mi­da­ble. Et aus­si se sou­venir à quel point les spec­ta­teurs aiment ces belles-soeurs. Peu importe si l’on joue devant un nou­veau pub­lic ou un pub­lic aver­ti, qu’il soit vieux ou jeune, il y a quelque chose qui rassem­ble les gens dans ce spectacle.

La troupe de Belles-Soeurs © Mélanye Bernier

Des change­ments sont-ils inter­venus depuis la création ?
Effec­tive­ment, nous sommes passés de quinze per­son­nages à seule­ment douze. René-Richard a dû faire une nou­velle adap­ta­tion. J’avais au départ un peu peur de ce change­ment mais tout fonc­tionne très bien. Par ailleurs, les spec­ta­teurs ont droit à une nou­velle chan­son alors qu’une anci­enne a dis­paru. Enfin, le per­son­nage de Lin­da (la fille de Ger­maine) a été inté­gré au per­son­nage de Lise (amie de Linda).

Peut-on espér­er retrou­ver Belles-Soeurs à Paris ?
C’est évi­dent que nous avons tous envie de jouer à Paris (rires). Durant les cinq semaines de représen­ta­tions à Paris, l’ac­cueil était très émou­vant. Un véri­ta­ble délire dans la salle du Théâtre du Rond-Point, chaque soir. Mais trans­porter une pro­duc­tion à l’étranger est assez cher. Même si tout le monde le souhaite, il faut trou­ver les fonds néces­saires. Per­son­nelle­ment, je trou­ve que Belles-Soeurs est un ambas­sadeur, une belle carte de vis­ite, pour mon­tr­er aux gens ce qui se fait ici au Québec, dans le domaine du théâtre musical.

Vous allez faire par­tie de la dis­tri­b­u­tion de Chan­sons pour filles et garçons per­dus. Pou­vez-vous nous en dire plus ?
Les spec­ta­cles de Loui Maufette sont tou­jours un évène­ment. Loui est un ami que j’aime beau­coup et ses spec­ta­cles sont exces­sifs et généreux. Ce sera encore une fois de la poésie, comme ce fut le cas pour Poésie, sand­wichs et autres soirs qui penchent, ou Dans les char­bons. Ce rassem­ble­ment com­pren­dra essen­tielle­ment de la poésie, de la chan­son québé­coise, toutes épo­ques con­fon­dues. Actuelle­ment, cha­cun fait ses pro­pres recherch­es per­son­nelles et nous nous ren­con­trerons pour met­tre les choses au point. Pour le moment, on ne sait pas encore à quoi s’attendre, mais je peux vous assur­er que ce ne sera pas une soirée ennuyeuse.

Out­re ces deux spec­ta­cles, vous revenez sur la scène avec Les 4 saisons d’André Gagnon ?
Oui ! Ce spec­ta­cle-hom­mage à notre grand com­pos­i­teur repart en tournée dès le 8 décem­bre. C’est une rétro­spec­tive conçue avec beau­coup de ten­dresse, d’amour et d’humilité. Un mélange de pièces instru­men­tales, bien sûr, mais égale­ment des chan­sons que j’interprète, notam­ment l’opéra Nel­li­gan que j’adore.

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