Federigo (Critique)

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© Fred Pierre

D’après Pros­per Mérimée
adap­ta­tion, musique et mise en scène : Camille Germser
avec Char­lène Duval et Vin­cent Heden
scéno­gra­phie : Car­o­line Oriot
cos­tumes : Agathe Trotignon
lumières : Dominique Plaideau
pro­duc­tion : La Boulan­gerie, Théâtre de la Croix-Rousse – Lyon, Théâtre Roger Barat – Herblay

Notre avis :

Fed­eri­go est l’adap­ta­tion d’une nou­velle de Mérimée où cer­taines règles morales sont mis­es à mal par le per­son­nage-titre. Ce jeune seigneur napoli­tain trou­ve des moyens impa­ra­bles pour assou­vir une vengeance, s’en­richir et acquérir une qua­si immor­tal­ité. Il ren­con­tr­era et se jouera par­fois de plusieurs per­son­nages emblé­ma­tiques, de Jésus à Plu­ton en pas­sant par Cer­bère et la Mort elle-même !

C’est la sculp­turale Char­lène Duval qui incar­ne ces derniers per­son­nages, jouant volon­tiers de son art du trav­es­tisse­ment. Ses change­ments de cos­tumes et de per­son­nages sont des moments forts. Son élo­quence et son sens de la déri­sion font mouche, faisant par­don­ner quelques petites erreurs de texte dans ce spec­ta­cle décalé. Vin­cent Heden endosse le rôle de l’ir­révéren­cieux et rusé Fed­eri­go avec charisme, tant dans les scènes jouées que dans les tableaux musi­caux. Le duo à pri­ori improb­a­ble qu’il forme avec Char­lène Duval fonc­tionne à merveille.

Fed­eri­go est joué sous la forme d’un « musi­cal-hall de poche ». Ce for­mat ne lim­ite toute­fois en rien la créa­tiv­ité de Camille Germser, à la mise en scène et à la musique. Le spec­ta­cle est ryth­mé notam­ment par de nom­breux change­ments d’élé­ments de décors nous trans­portant d’un palais de Naples aux Enfers en pas­sant entre autres par un décor vol­canique. Ces élé­ments sont à plusieurs repris­es instal­lés et util­isés avec humour. Le for­mat de poche du spec­ta­cle crée une prox­im­ité agréable avec les artistes. Cette prox­im­ité se con­firme jusqu’à la dernière séquence du spec­ta­cle qui réserve un belle sur­prise pour les amoureux du théâtre, leur don­nant une rai­son sup­plé­men­taire de par­tir le sourire aux lèvres…