L’adaptation scénique palpitante de Peaky Blinders par la compagnie Rambert, écrite par Steven Knight, créateur de l’incontournable série télévisée.
Le spectacle de danse qui met en scène l’histoire des Peaky Blinders, interprété par les danseurs de la compagnie londonienne Rambert, sur une bande son originale et des morceaux emblématiques de la série joués live sur scène.
S’ouvrant sur les tranchées des Flandres, c’est l’histoire personnelle de Thomas Shelby qui se dessine, avec comme toile de fond la ville industrielle de Birmingham où règne la famille Shelby au lendemain de la Première Guerre mondiale.
La mise en scène et la chorégraphie de ce spectacle de danse sont sublimées par l’interprétation live d’une bande-son originale composée par Roman GianArthur, qui reprend des morceaux emblématiques de la série (Nick Cave and The Bad Seeds, Radiohead, Anna Calvi, The Last Shadow Puppets, Frank Carter & The Rattlesnakes et Black Rebel Motorcycle Club).
La première tournée au Royaume-Uni a été un succès retentissant, plébiscité à la fois par les fans de longue date de la série télévisée et par un nouveau public découvrant pour la première fois l’univers des Peaky Blinders.
Gagnant de plusieurs prix prestigieux, dont le Prix Italia et le Prix du San Francisco Dance Festival, The Redemption of Thomas Shelby est une œuvre aussi captivante à l’écran qu’en live.
Ce spectacle est basé sur la série télévisée et il contient des scènes qui peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes (coups de feu, violence, sexe, drogue…), ainsi que des effets stroboscopiques et de la pyrotechnie. Il est donc recommandé pour un public de 15 ans et plus.
Notre avis : Fondée sur l’histoire du gang des Peaky Blinders, actif à la fin du XIXᵉ siècle, la série éponyme, créée en 2013, suit un groupe de gangsters de Birmingham dès la fin de la Première Guerre mondiale.
Au cœur de l’intrigue, Thomas Shelby, leader charismatique et chef de famille incontesté, mène son clan avec une ambition féroce et une détermination sans faille tout au long des six saisons. C’est l’adaptation musicale de cette fresque britannique qui débarque ce printemps à la Seine Musicale pour vingt représentations exceptionnelles.
Il s’agit de la deuxième tournée en Angleterre pour la prestigieuse compagnie Rambert, qui, malgré son nom d’inspiration francophone, ne doit son lien à la France qu’à son directeur artistique et chorégraphe, Benoit Swan Pouffer.
Adapter une saga cinématographique d’une telle envergure à la scène, sans en altérer l’atmosphère si singulière, relevait d’un véritable défi et pouvait, à tort, faire redouter le pire. Force est de constater que d’importants moyens ont été déployés pour recréer la magie et l’esthétique de l’univers Peaky Blinders, et de ce point de vue, la réussite est totale.
La mise en scène est soignée, savamment déstructurée, restituant avec justesse et crédibilité l’ambiance délétère et décadente de la série. Mention spéciale à la scénographie et à la finesse de la création lumière, qui plongent immédiatement le spectateur dans les bas-fonds de l’Angleterre d’alors.
Que l’on connaisse ou non la saga n’a finalement pas d’importance. L’absence de dialogue, que l’on pouvait craindre, ne constitue en réalité aucun obstacle, à condition d’accepter de mettre de côté les intrigues propres à la série au profit d’un magnifique voyage sensoriel.
On lâche d’ailleurs assez vite le prompteur traduisant une voix off tout à fait facultative, pour se consacrer pleinement à la magie des tableaux : scènes de bagarre subtilement chorégraphiées, ballets précis et audacieux, le tout sublimé par le jeu organique et puissant des dix-huit formidables danseurs. Peaky Blinders finit de convaincre en nous offrant un véritable concert live, porté par un chanteur à la voix rock typiquement anglo-saxonne, aux accents de Radiohead.
Que demander de plus, car que serait Peaky Blinders sans sa géniale bande-son ?