Jeudi 15 juin, le showcase du nouveau musical À Cuba Libre a fait salle comble au Théâtre Comedia. L’équipe a profité de la Semaine de l’Amérique latine des Caraïbes 2017 pour donner un avant-goût du spectacle, prévu pour la rentrée 2018–2019. Il faudra donc s’armer de patience pour découvrir le musical dans sa totalité !
Le pitch ? Été 1962. La CIA soupçonne l’URSS de vouloir déployer des missiles nucléaires dans la région de Santiago de Cuba. L’agent Ellis Adkins est envoyé sur place afin de lever le voile sur cette affaire et rapporter la preuve qui permettra de justifier une intervention militaire contre le régime cubain. Mais sur l’île, au fil des rencontres et des observations, l’espion se prend à douter du bien-fondé de sa mission…
Avant les premiers extraits du spectacle, une exposition photo et une première partie « jeunes talents » nous plongent dans la culture cubaine. Perle Solvès tient à interpréter « Fragilidad » de Sting, suivie par la troupe Slash/Art & N’Kialeko Dance Project, puis par Sarah Manesse avec « Ma patrie est douce au dehors ». Et comment aurait-on pu passer à côté de l’hymne « Hasta Siempre, Comandante » ? YOE et ses musiciens revisitent la chanson de Carlos Puebla, rejoints par les précédents artistes.
S’ensuit plus d’une heure d’extraits de À Cuba Libre, chantés et joués – on note la dizaine de musiciens live — déjà bien travaillés puisque l’on découvre une ébauche du premier acte du spectacle. Des bureaux agités de la CIA, on atterrit à Santiago de Cuba avec l’agent Ellis Adkins (Maxime de Toledo), sous couverture, chargé de surveiller le révolutionnaire Miguel Ramirez (Sébastien Duchange). Mais sa mission est bouleversée par sa rencontre avec Dalia (Tatiana Matre), la sœur de Miguel… Le mélange de cultures ne s’arrête pas là : Yoann Launay (vu récemment dans Le Rouge et le Noir) nous offre un détour musical survolté par la Russie avec la chanson « Boris » du nom de son personnage. Les autres protagonistes ont aussi droit à leurs moments de gloire : Ellis admire Cuba dans « Vois comme elle est fière », le torturé Général Taylor (Gilles Vajou) interprète « Tombe », digne d’un inspecteur Javert, jusqu’à la mère Ramirez (Christine Grimandi) et son chant déchirant « Mon fils ». On remarque aussi la prestation de Jaouen Gouevic, dans le rôle du jeune frère Ramirez qui tombe en admiration devant Ellis et la culture des « yankees ». Le puissant final « Rouge » rassemble la vingtaine de chanteurs et comédiens et annonce la révolte à venir dans les rues de Santiago de Cuba suite au drame survenu (qu’on ne spoilera pas !), et dont Ellis est accusé.
On n’en dévoilera pas plus ici sur l’intrigue, mais on peut dire en revanche que la création d’Alice Monicat, diplômée de Sciences Po et passionnée de comédie musicale, a fait un triomphe. Le final est salué par une standing ovation retentissante et l’on sent une troupe soudée et fière, ce qui est de bon augure pour la poursuite du projet. Il ne reste plus qu’à patienter jusqu’à la première !
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À Cuba Libre
Livret : Alice Monicat
Musiques et paroles : Romain Rachline et Léa Perenness
Musiques de scène, ballets, orchestrations : Raphaël Sanchez
Mise en scène : Emmanuel Suarez
Informations sur http://www.acubalibre-lemusical.com/