© atelier Malte Martinthéâtre musical en français et en anglais surtitré
composé de
1 ère partie : Calamity Jane, lettres à sa fille,
musique Ben Johnston(Ed. Smith Publications) texte attribué à Jean McCormick
2 ème partie : Billy the Kid, œuvres complètes (création)
traduction française de Michel Lederer, paru aux Éditions de l’Olivier et Points
musique Gavin Bryars (Ed. Schott)
texte Michael Ondaatje
(Commande musicale du Théâtre de la Croix-Rousse et du Théâtre de La Renaissance Lyon-Métropole)
direction musicale : Gérard Lecointe
mise en scène : Jean Lacornerie
scénographie : Marc Lainé et Stephan Zimmerli
chorégraphie : Raphaël Cottin
création lumière : David Debrinay
images : Stephan Zimmerli
costumes : Marion Benages
masque : Anne Leray
chanteurs ! Claron McFadden et Bertrand Belin
avec Les Percussions Claviers de Lyon :
En tournée :
Chambéry — Espace Malraux (Théâtre Dullin) : 13 et 14 mars 2018
Belfort, Le Granit : 16 mars 2018
Bourges, MCB° (Auditorium): 20 et 21 mars 2018
Échirolles, La Rampe : 23 mars 2018
Andrézieux – Bouthéon, Théâtre du Parc : 24 mars 2018
Meyrin (Genève), Forum Meyrin : 27 mars 2018
Saint Quentin en Yvelines, Théâtre : 30 mars 2018
Bruges, Concertgebouw : 28 avril 2018
Rotterdam, Operadagen : 25 mai 2018
Budapest, Armel Opera Festival : 5 juillet 2018
Calamity/Billy est une création de théâtre musical conçue autour de deux figures fondatrices du mythe américain — une mère et un gosse : Calamity Jane et Billy the Kid. Deux méchants qui nous sont chers, desperados tellement humains.
D’elle on connaît les lettres à sa fille, maladroites, aimantes… Et apocryphes. De l’enfant terrible il reste des documents, des rapports de polices, des témoignages dont Michael Ondaatje a tiré une œuvre poétique. C’est pour eux, et autour de ces écrits, pour conter leurs destins tragiques que se réunissent quelques grandes figures de la musique d’aujourd’hui.
Bertrand Belin prêtera sa voix de bluesman à Billy une toute nouvelle composition de Gavin Bryars. La soprano Claron McFadden sera Calamity Jane sur la musique composée en 1989 par Ben Johnston. Un diptyque inscrit dans le paysage sonore des Percussions Claviers de Lyon.
Notre avis (Critique publiée lors des représentations à Oullins (9–10 mars 2018)) :
Calamity Jane / Billy the Kid, deux personnages emblématiques de l’histoire de l’ouest américain. Bien qu’étant nés tous les deux au cours de la même décennie (les années 1850), ils ne se sont jamais rencontrés. Jean Lacornerie (à la mise scène) et Gérard Lecointe (à la direction musicale) permettent avec le spectacle Calamity / Billy de redécouvrir chacun de ces personnages sous des angles méconnus. Les textes sont issus de documents supposés retracer des correspondances ou les mémoires de ces figures mythiques.
La première partie de l’œuvre s’appuie sur Calamity Jane, Lettres à sa Fille. Le texte attribué à Jean Mc Cormick présente sous un jour intime Calamity Jane, qui symbolise habituellement une femme forte s’imposant en plein Far West. Jane s’adresse à sa fille en retraçant quelques grandes étapes marquantes de sa vie. Claron McFadden qui incarne Calamity Jane. Sa voix superbe de soprano est un atout remarquable pour représenter avec sensibilité le personnage. Un orchestre réduit l’accompagne au son du piano, du violon et de la batterie. La chanteuse et les musiciens mettent en valeur la belle partition écrite par Ben Johnston.
La deuxième partie du spectacle repose sur Billy the Kid, Œuvres Complètes, écrit par Michael Ondaatje (l’auteur du Patient Anglais). Jean Lacornerie et Gérard Lecointe ont confié la mise en musique de ce volet à Gavin Bryars. Bertrand Belin a la charge de faire renaître le Kid sur scène. Sa voix grave se prête bien à un registre de bluesman. Sa voix contraste harmonieusement avec celle de Claron McFadden qui joue le rôle de plusieurs femmes rencontrées par Billy. Le mariage a priori surprenant de ces deux voix se révèle être un choix réussi. Les Percussions Claviers de Lyon assurent avec leur talent habituel l’accompagnement de ce duo original.
Des fusillades et autres bagarres sont inévitablement évoqués mais le diptyque permet surtout de faire sortir ces deux personnages des stéréotypes parfois véhiculés par des films ou encore par des bandes dessinées. La mise en scène et la scénographie permettent d’évoquer subtilement l’univers de l’ouest américain sans tomber dans l’excès ou la facilité. Un panneau est utilisé pour faire apparaître les titres des parties, quelques vidéos, les surtitrages. Nullement réservé aux fans de westerns, Calamity / Billy est une oeuvre ambitieuse qui part bien armée à la conquête non pas de l’ouest mais de plusieurs scènes en Province et en Europe (Bruges, Rotterdam, Budapest…).