De Daniel Große Boymann et Thomas Kahry
Traduction vers l’anglais de Sam Madwar
Selon le concept de David Winterberg
Distribution :
Louise Pitre (Édith Piaf)
Carly Street (Marlene Dietrich)
Lucinda Davis (Femmes)
Joe Matheson (Hommes)
Selon l’histoire vraie de Marlene Dietrich et Édith Piaf – deux femmes indomptables au talent incomparable. Un portrait intime et divertissant, cette nouvelle pièce dramatique remplie de musique raconte l’histoire de l’amitié incomparable unissant ces deux femmes – amitié qui a débuté dans les conditions les plus invraisemblables et qui aura duré jusqu’à la fin de leurs jours.
Présentant une vingtaine de leurs chansons à grand succès inoubliables, dont « La vie en Rose », « Milord », et « Where Have All The Flowers Gone ».
Notre avis :
Depuis sa création originale allemande, Spatz und Engel a été joué en Suisse et en Tchécoslovaquie. Les auteurs Daniel Große Boymann et Thomas Kahry ont approché Sam Madwar pour en faire une version anglophone. Et aujourd’hui, Montréal accueille la première nord-américaine de la comédie musicale The Angel and The Sparrow.
Interprétée par quatre musiciens et quatre interprètes, le spectacle — basé sur des faits réels — évoque l’amitié entre la grande Édith Piaf et la légendaire Marlene Dietrich. De leur rencontre dans les toilettes d’un “ballroom” de New York au retour sur scène de Piaf en 1960, le public savoure les beaux moments de leur intimité mais aussi la déchéance de Piaf.
Un choix judicieux a été réalisé pour la distribution des rôles. C’est l’une des plus grandes dames de la comédie musicale canadienne, Louise Pitre, qui offre une Piaf à la hauteur de nos attentes. Avec une interprétation incroyable, des gestes précis évoquant la Môme et une voix saisissante, elle ne joue pas Édith… elle est Édith ! A ses côtés, on retrouve Carly Street en Marlene Dietrich. Cette dame élégante à la voix sensuelle dévoile un immense talent. Lucinda Davis et Joe Matheson complètent la distribution en incarnant différents personnages de l’entourage d’Édith et Marlene.
Carly Street en Marlene Dietrich dans la comédie musicale The Angel and the Sparrow © Leslie SchachterL’histoire est bien ficelée, avec juste assez d’humour pour nuancer les moments plus émouvants. Les vingt chansons ont été intégrées avec pertinence au déroulement de l’histoire. La première partie de ce spectacle aux décors sobres est essentiellement basée sur la vision de Piaf et se poursuit vers une perception de Marlene au cours du second acte. On retrouve naturellement les grands succès d’Édith, tels “L’accordéoniste”, “Padam, padam”, “Mon manège à moi”, “Hymne à l’amour” et évidemment “La vie en rose”. Mais on retiendra surtout l’interprétation poignante de la chanson “Mon Dieu”, suite au décès tragique de Marcel Cerdan. Un moment inoubliable !
Carly Street a, quant à elle, la lourde tâche d’interpréter les chansons de “l’Ange Bleu”. Ses succès — un peu moins connus que ceux de la Môme — comme “ Boys in the Backroom”, “Falling in Love Again”, “I wish You Love”, “Don’t Ask Me Why I’m Leaving” intègrent aussi ”Just a Gigolo”, “Lili Marlene” et la reprise de Piaf “La Vie en rose”. Carly était toute désignée pour nous offrir une Marlene forte, en contrôle d’elle-même, et nous faire découvrir les aspects méconnus de la grande actrice.
The Angel and the Sparrow est un spectacle à voir sans retenue, tout d’abord pour voir la grande Louise Pitre offrir une Piaf pleine d’émotion, de sensibilité et de voix. On y découvrira aussi l’amitié entre ces deux légendes. Deux heures de pur bonheur.