Canada — Un jour, un jour (Critique)

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Nanette Work­man et David Lat­ulippe dans la revue musi­cale Un jour, un jour © Daniel Daig­nault

Met­teur en scène : Richard Massicotte

Dis­tri­b­u­tion :
Nanette Work­man, Treecy McNeil, David Lat­ulippe, Mar­i­anne Math­ieu, Don Campbell.

En 67, c’é­tait l’an­née de l’Ex­po. En 2017, nous célébrons le 50e anniver­saire de cet événe­ment déter­mi­nant dans l’his­toire de Mon­tréal et du Québec. L’Expo 67 a per­mis au Québec de s’ou­vrir sur le monde. Mon­tréal a alors con­vié la planète à une fête sans précé­dent, qui aura duré six mois.

Des pavil­lons de tous les pays ont été con­stru­its sur l’île Sainte-Hélène et sur une île sor­tie de notre tête : l’île Notre-Dame.

Notre avis :
« Un jour, un jour », c’est le titre de la chan­son offi­cielle de l’Ex­po uni­verselle de 1967. C’est aus­si le nom de la nou­velle revue du Cabaret du Casi­no de Mon­tréal ! Cette revue musi­cale célèbre en 50 chan­sons — toutes de 1967 — le 50e anniver­saire de l’événe­ment inter­na­tion­al qui s’est tenu à Mon­tréal du 28 avril au 29 octo­bre 1967.

Naturelle­ment, la revue débute avec l’hymne « Un jour, un jour » inter­prété en choeur par les cinq chanteurs de la troupe, les cinq musi­ciens et les qua­tre danseurs qui pren­nent pos­ses­sion de la scène durant les 75 min­utes du spec­ta­cle. Le spec­ta­cle se scinde en dif­férents seg­ments : les suc­cès français, les Bea­t­les, les suc­cès québé­cois, les « hits » améri­cains et bri­tan­niques, la « pop music » et enfin la « soul music ».

Comme sou­vent dans le cas d’une revue musi­cale, la scène est dépourvue de décor mais prof­ite d’un bel éclairage et de nom­breuses pro­jec­tions : pochettes de 33 tours, images « psy­chédéliques » et pho­tos de l’Ex­po­si­tion. Bien enten­du, ces références plaisent au pub­lic nos­tal­gique, majori­taire­ment issu du 3e âge. De fait, cette revue est présen­tée en journée. On saluera par ailleurs le mag­nifique tra­vail réal­isé sur les cos­tumes des danseurs et des chanteuses, vari­ant à chaque épisode du spectacle.

La présence éphémère de la grande Nanette Work­man sur la scène est très appré­ciée du pub­lic et cha­cune de ses appari­tions est une fête ! Elle nous offre notam­ment l’un de ses suc­cès de 1967, « Petit Homme », en duo avec David Lat­ulippe, une inter­pré­ta­tion costaude de « Chain of Fools » et « Fleurs d’amour et d’ami­tié », un suc­cès de John­ny Hal­ly­day, dont elle avait été la cho­riste en 1971 !

On retrou­ve David Lat­ulippe, artiste au tal­ent immense. Son aisance et sa voix flu­ide se prê­tent allè­gre­ment à ce genre de revue. Il peut pass­er d’une bal­lade de Claude François — « Comme d’habi­tude » — à du rock sur « Ruby Tues­day » des Rolling Stones, en pas­sant par « Soul Man » en duo avec Don Camp­bell. Son acolyte Don est, quant à lui, en pleine pos­ses­sion de ses moyens lors des numéros de soul juste­ment. En effet, sa voix se prête à mer­veille aux titres tels que « Sweet Soul Music » ou « I Was Made To Love Her » de Stee­vie Won­der. Même chose pour la jeune Treecy McNeil, qui a une voix faite pour la pop, comme le prou­vent ses inter­pré­ta­tions des suc­cès de Lulu « To Sir With Love », ou de Nan­cy Sina­tra ‚« Some­thing Stu­pid ». Une vraie révéla­tion d’Un jour, un jour est l’in­com­pa­ra­ble Mar­i­anne Math­ieu qui offre au pub­lic des inter­pré­ta­tions sub­limes de « La dernière valse », « C’est ma chan­son » sans oubli­er « Pata Pata ». Mais la cerise sur le sun­dae arrive à la fin lorsqu’elle donne de la voix sur les suc­cès d’Aretha Franklin, « Respect » et « You Make me Feel Like A Nat­ur­al Woman ».

Si vous avez la fibre nos­tal­gique ou une envie folle de décou­vrir ce que vos par­ents écoutaient à cette époque, ne man­quez pas Un jour, un jour qui vous fera pass­er un agréable moment. De plus, Le Cabaret du Casi­no est situé sur le site-même où avait eu lieu l’Ex­po 67, soit le pavil­lon du Québec adja­cent au pavil­lon de la France (Le Casino) !