Création originale : Flore Philis & Marie Menand.
Mise en scène : Manon Savary.
Arrangements musicaux : Olivier Rabet.
Vidéo : Luminium.
Costumes : Michel Dussarat.
Lumières : pascal Noel.
Chorégraphe : Anthony Chuecos.
Création maquillages : Christina Lutz.
Création perruques : Michèle Bernet.
Le quatuor Diva : Hugues Borsarello, Alice Bourlier, Benachir Boukhatem & Barbara Le Liepvre.
Avec : Flore Philis, Alexandra Hewson, Jazmin Black Grollemund, Marie Menand & Audrey Kessedjian.
Opéras chics et déjantés de Verdi, Mozart, Bizet Puccini et Offenbach.
Cinq chanteuses lyriques accompagnées d’un quatuor à cordes qui revisitent de façon décalée de grands opéras.
Projet mêlant des univers tantôt surréalistes, poétiques ou comiques à l’image de la folie des cinq divas.
Notre avis: L’avantage lorsque l’on possède une voix, que l’on maitrise les plus grands airs à la perfection, et que la comédie ne possède aucun secret pour vous, c’est que l’on peut décemment se prendre pour une diva et tout oser. A quatre, c’est encore mieux, vous pouvez tout simplement monter un spectacle. Un concert-spectacle plutôt, tel ce DIVA, inédit et jubilatoire, qui célèbre avec force maquillage, perruques et excentricité, Mozart, Bizet ou Puccini. Accompagnées d’un quatuor à cordes, vêtus de costumes superbes, signés Michel Dussarat –que ne renierait pas Jean-Paul Gaultier–, les cinq artistes de DIVA s’emparent ainsi de Carmen, rejouent la Traviata, et ressuscitent Don Giovanni à travers les principaux extraits des plus fameuses œuvres lyriques. Si les opéras sont évidemment raccourcis –une dizaine de minutes pour chacun–, les trames sont respectées, les airs remarquablement chantés, et le délire assumé. Car les cinq héroïnes, tout droit échappées du carnaval de Venise, ont chacune une personnalité haute en couleur, un rien burlesque, et un goût de la folie permettant de parsemer les scènes de paillettes, de plumes ou de confettis. Auxquels s’ajoutent mimiques et jeux de scène, une poignée d’accessoires du 21ème siècle, et une inattendue chorégraphie de pom-pom girls. Dans une scénographie parfaite –les seuls décors sont des cubes, à la fois podiums et écrans HD–, la Flûte enchantée de ces mezzos et sopranos professionnelles est un bijou, leur Carmen, un grand moment de rire et leur Tosca, le point d’orgue vocal d’une soirée haute en couleurs et en tonalités.
Olivier Rabet ayant parfaitement adapté les partitions pour quatre musiciens, les artistes complètent vocalement les instruments sur certains morceaux. Des arrangements intelligents pour un récital de grande qualité où la pureté des voix jaillit de chacun des tableaux, aussi décalés soient-ils. L’émotion que font naitre ces airs historiques triomphe toujours, et c’est peut-être la plus grande réussite de DIVA : unir puristes et néophytes autour de l’opéra.
Bourré d’humour, excentrique sans être de mauvais goût, mélange de poésie, de folie et d’élégance, DIVA est finalement un O.L.N.I. : un Objet Lyrique Non Identifié…