De Raquel Welch, décédée hier à l’âge de 82 ans, on retient cette image du film Un million d’années avant J.-C., où elle apparaît en bikini de fourrure, et qui affola la planète entière en 1966.
Elle avait, adolescente, commencé la danse, espérant devenir professionnelle, mais on lui déclara à 17 ans qu’elle n’avait pas la morphologie adéquate pour une carrière dans la danse classique. Ce corps lui permit d’enchaîner les concours de beauté avant de se faire remarquer dans des petits rôles puis d’être propulsée sex-symbol. Ainsi à Marilyn Monroe succédait, au panthéon des icônes troublantes et désirables, cette brune aguichante. Et, sans surprise, au cinéma, on la cantonna à cet emploi.
En 1981, la carrière de Raquel Welch fait un détour par Broadway. Pendant deux semaines, elle remplace Lauren Bacall, alors en vacances, dans la comédie musicale Woman of the Year (livret de Peter Stone, musique de John Kande, paroles de Fred Ebb), qui venait de remporter quatre Tony Awards. Les critiques sont si enthousiastes qu’elle est invitée l’année suivante à reprendre la série de représentations pendant six mois.
En 1984, lors de la 38e cérémonie des Tony Awards, elle chantait « The Grass Is Always Greener » en duo avec Marilyn Cooper :
Quelques années plus tôt, les deux dames étaient déjà impayables de drôlerie :
En 1996, on lui propose la tournée nationale d’Applause, la comédie musicale de 1970 (livret de Betty Comden et Adolph Green, paroles de Lee Adams, musique de Charles Strouse) créée par Lauren Bacall, mais elle refuse.
En 1997, elle revient pourtant à Broadway. Cette fois-ci, elle remplace Julie Andrews dans Victor/Victoria. Elle déclare : « Je pense que je vais beaucoup m’amuser avec ce personnage car je dois jouer le rôle du gars et celui de la fille. Mes formes seront dissimulées sous des bandages une partie du temps et on s’amusera bien aussi en jouant avec ce qui est sous ces bandages. » Elle est à l’affiche le dernier mois de la série de représentations. Le critique Jamie Portman écrit que « avec son allure de pin-up, on ne croit pas beaucoup à la fragilité de Victoria et on ne croit pas du tout aux fanfaronnades de Victor dans son smoking » mais il loue sa « bravoure à essayer d’insuffler de la vie dans cette adaptation poussive [du film] en comédie musicale ».
En 2010, toujours aussi radieuse, elle remettait une récompense lors de la 64e cérémonie des Tony Awards.