Sous le soleil brûlant d’un Hollywood des années 50, Jack Morrison, jeune homme rêveur et charismatique, travaille en tant que mécanicien dans le garage de son père, Bob. À ses côtés, ses amis fidèles, Maggie, secrétaire douce, provenant d’un monde rural, et Marcus, également mécanicien, jeune homme loyal suivant les espoirs de ses parents pauvres.
Jack, lui, n’a qu’un rêve : celui de devenir acteur et appartenir à ce monde du cinéma, alors en plein essor. Lorsqu’un jour, il déniche une annonce pour un casting dans le journal, c’est décidé : le rôle sera pour lui. Jack ne sait pourtant pas que le garage de son père est au bord de la fermeture et que celui-ci ne parvient plus à rembourser l’argent qu’il doit à Andréa Russo, un louche homme d’affaires... Croyant enfin toucher du bout des doigts son rêve, le destin va causer la chute irréversible de Jack...
Notre avis (représentation du 9 octobre 2025) : Les années 50 … Hollywood est en pleine effervescence et les stars font rêver des milliers d’adolescents et d’adolescentes pour qui le cinéma est l’espoir de sortir de sa classe sociale, la promesse d’une vie dorée sous les projecteurs… Jack, dont le père garagiste peine à rembourser les échéances de ses emprunts à un homme d’affaires véreux, est de ces jeunes. Pour lui, faire du cinéma est une évidence ! Hollywood n’attend que lui. L’Amérique lui doit cette place ! Et depuis l’enfance on lui répète qu’il doit croire à ses rêves ! Alors lorsqu’il lit une annonce pour un rôle dans une campagne publicitaire de céréales, il réunit ses économies, bien décidé à foncer passer le casting. De toute évidence ce rôle est pour lui… Mais la réalité va le rattraper et mettre fin (provisoirement ?) à son enthousiasme.

La pièce de Marie Régnier brosse le portrait critique du rêve américain, les illusions d’une jeunesse d’après-guerre qui pense que tout est possible, et les désillusions souvent liées aux conventions sociales qui contraignent les évolutions. La multitude des thèmes que sa pièce veut aborder est ambitieuse et certains ne sont peut-être pas suffisamment creusés (la discrimination raciste que subit Marcus ou le rapport père-fils pourraient-être plus développés). C’est principalement le destin de Jack que nous suivons et qui mobilise notre attention.
Dans une scénographie dépouillée (à jardin le bureau du garage, à cour une table et deux chaises en formica, au fond un rideau qui permet la projection de courtes vidéos des rêves de Jack), les cinq comédiens interprètent cette « tension entre désir, devoir et désillusion (qui) construit une tragédie éminemment contemporaine » pour l’auteure de la pièce.
Dans une mise en scène simple, les quatre comédiens et la comédienne (également auteure et metteure en scène) sont justes et chacun fait vivre son personnage avec ses espoirs, ses frustrations, ses ambitions et ses déceptions.
Hollywood brûle nous permet de passer un agréable moment et malgré les quelques petits défauts d’une première production, nous ne pouvons que saluer le travail de toute l’équipe.