L’Opéra de quat’sous

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Théâtre des Marronniers – 7, rue des Marronniers, 69002 Lyon.
Du vendredi 10 au dimanche 19 janvier 2025 (à 20 h le jeudi et le vendredi, à 19h le lundi et le samedi et à 17h le dimanche).
Réservations sur le site du théâtre.

Plongée haute en couleur dans les bas-fonds de Soho. Mon­sieur Peachum, qui fait de la pau­vreté son fonds de com­merce, s’enrichit sur le dos de men­di­ants s’évertuant à éveiller la com­pas­sion des pas­sants. Ces rues sont aus­si le domaine de Mack­ie-le-Surineur, petit truand aux com­pé­tences mul­ti­ples. Au grand dam de ses par­ents, Pol­ly Peachum n’aime pas les bons par­tis : elle se marie avec Mack­ie. Mais le bon­heur de la belle ne dur­era pas…
À tra­vers ce pro­jet, la com­pag­nie L’Écho des Tiroirs souhaite pro­pos­er une approche joyeuse, énergique et décalée de ce “mon­stre” du théâtre musi­cal, dans une volon­té de le ren­dre acces­si­ble, intel­li­gi­ble et frap­pant pour le spectateur.

Crédits : Elise Traversi

Notre avis : L’an­nonce en cours de sai­son de l’ar­rivée de L’Opéra de quat’­sous au Théâtre des Mar­ronniers à Lyon a été une sur­prise agréable. Autre sur­prise, c’est la toute jeune com­pag­nie L’Écho des Tiroirs, qui s’empare de cette œuvre qua­si cen­te­naire. Ses mem­bres se sont ren­con­trés il y a quelques années en se for­mant auprès de l’é­cole Arts en Scène et ils s’ori­en­tent vers un théâtre pluridisciplinaire.

L’Opéra de quat’­sous se déroule dans le quarti­er de Soho à Lon­dres, où des per­son­nages peu recom­mand­ables vont s’af­fron­ter indi­recte­ment. Jonathan Peachum, qui exploite un réseau de men­di­ants, ne peut sup­port­er que sa fille Pol­ly soit tombée sous le charme de Mack­ie, un truand coureur de jupons. Le ton mor­dant de l’œuvre de Kurt Weill et Bertolt Brecht reste d’ac­tu­al­ité. Les comé­di­ens-chanteurs pren­nent vis­i­ble­ment plaisir à se lancer des piques et des leçons de morale à géométrie variable.

Lor­ris Dessard est à la manœu­vre à la mise en scène et au piano, et joue égale­ment des petits rôles. Il annonce avec humour les titres évo­ca­teurs des chan­sons. Seul homme sur scène, il laisse le soin à ses parte­naires féminines d’in­car­n­er les rôles mas­culins. Les comé­di­ennes sont remar­quables, y com­pris dans la peau d’hommes pour­tant peu ten­dres avec les femmes. On prend plaisir à écouter les chan­sons inter­prétées en français et elles sont par­fois accom­pa­g­nées de choré­gra­phies décalées réjouissantes.

La mise en scène fait se crois­er avec flu­id­ité les huit artistes sur un espace réduit com­prenant un piano. Ce piano, qui accom­pa­gne les chan­sons, est juste­ment un élé­ment cen­tral et orig­i­nal de la scéno­gra­phie. Il est joli­ment habil­lé de bouts de planch­es, ce qui lui per­met de représen­ter plusieurs élé­ments comme une table. Son cou­ver­cle est régulière­ment ouvert afin de présen­ter des acces­soires illus­trant dif­férents lieux.

Le spec­ta­cle fait le plein en rassem­blant plusieurs généra­tions de spec­ta­teurs… de l’or­dre de 27 à 77 ans ! Avec ces jeunes tal­ents, L’Opéra de quat’­sous n’a tou­jours pas pris une ride.

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