La Fin du début

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Théâtre Lepic – 1, avenue Junot, 75018 Paris.
À partir du 23 septembre 2024. Les lundis et mardis à 21h, le dimanche à 19h30.
Pour en savoir plus et réserver, cliquez ici.

Avec La Fin du début (nou­veau titre du spec­ta­cle Seras-tu là ?), le comé­di­en Solal Bouloud­nine nous plonge dans l’univers d’un enfant des années 90 qui réalise, comme tous les enfants avant et après lui, que tout a une fin, à com­mencer par la vie. Nous tra­ver­sons avec lui une vie mar­quée par l’angoisse de la fin, dans une comédie touchante et vertigineuse.

Une bouchère bour­guignonne, un chirurgien facétieux, un rab­bin plein d’histoires, une maîtresse en burn-out, France Gall… À tra­vers une galerie de per­son­nages un peu fous et au son des chan­sons de Michel Berg­er, on rit avec Solal Bouloud­nine de l’atrocité du can­cer, des mal­adies vénéri­ennes et car­dio­vas­cu­laires, gas­triques aus­si, et cérébrales, de la soli­tude qui le ronge ter­ri­ble­ment, de l’incommunicabilité entre les êtres, de l’enfance insou­ciante et naïve qui s’en est allée à jamais, viciée par les assauts du monde insur­montable, injuste et cruel.

Notre avis : Si vous souhaitez décou­vrir une ver­sion ori­en­tale de « Le monde est stone », extrait de Star­ma­nia, ce spec­ta­cle est fait pour vous. Il faut dire que la musique de Michel Berg­er et la vie de l’artiste comptent par­ti­c­ulière­ment pour Solal, à tel point que le comique en a conçu ce one-man-show par­ti­c­ulière­ment dynamique et décapant.

Se jouant de la tem­po­ral­ité avec une belle maîtrise, Solal Bouloud­nine explore la fini­tude des choses, inspiré en cela par le décès bru­tal de son idole, dont le domi­cile de Ramat­uelle joux­tait le sien. Décès qui lui ouvre les yeux sur ce trau­ma­tisme qu’il trim­balle, et con­tre lequel il cherche divers­es solu­tions, toutes plus hila­rantes (et grinçantes) les unes que les autres.

Les divers­es fini­tudes de la vie passent en revue, ain­si celle, là aus­si inspirée par Michel Berg­er, de son aban­don par Véronique San­son, par­tie s’acheter des cig­a­rettes… La galerie de per­son­nages, indis­pens­able pour ce type de spec­ta­cle, se révèle très drôle, l’humour poussé à l’extrême fonc­tionne à plein auprès du pub­lic qui en rede­mande. Le comé­di­en, égale­ment co-auteur des textes, ne ménage pas ses efforts. Sa presta­tion, très physique, se situe dans la cham­bre d’enfant – enfance qu’il n’aimerait sans doute jamais quit­ter. D’ailleurs le vis­age du comé­di­en con­serve des traits enfantins.

La par­tie musi­cale com­plète le tableau par le biais d’extraits de chan­sons du duo Gall/Berger, voire d’extraits de sa musique de film (Tout feu, tout flamme), d’émissions. Vous pour­rez y voir le jeune Michel tout jeunot lors d’une presta­tion télévisée ou enten­dre l’interview, absol­u­ment insen­sée et que vous trou­verez en bas de cet arti­cle, de France Gall le jour du décès de son com­pagnon, durant laque­lle elle relate, hilare, les pré­dic­tions d’un voy­ant qui lui promet l’immortalité…

En résumé, un spec­ta­cle que nous ne sauri­ons que vous recom­man­der si vous souhaitez pass­er un moment où le rire le plus absolu se mêle à une indi­ci­ble pudeur, mélange déton­nant qui per­met à Solal d’avancer, nous entraî­nant dans son sillage.

 

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